C’est un travail universitaire qui l’a d’abord amenée dans les locaux de l’organisme communautaire, sur la rue Radisson. Elle cherchait à l’époque à être mise en contact avec des personnes âgées. «Normalement, les bénévoles viennent pour donner; moi je suis venue pour chercher», se rappelle-t-elle.
Au fil des années, Mme Lagacé occupera tous les postes, du service aux aînés à la comptabilité jusqu’à la direction générale. En 28 ans, elle dit avoir peu de fois eu le sentiment de se lever pour aller travailler, en partie parce que les bénévoles avec qui elle œuvrait choisissent de travailler, sans obligation.
«J’ai aussi traversé des épreuves, et ce qui a fait en sorte que je me suis trouvé une capacité de résilience, c’est justement la famille du Centre d’action bénévole. Je me considère comme une femme chanceuse d’avoir pu travailler dans ce monde-là. Le communautaire, ça n’a rien à voir avec le public», croit-elle.
Un bénévolat changeant
La mission du CABVR est de promouvoir l’action bénévole, tout en répondant aux besoins du milieu. Depuis ses débuts au CABVR, Mme Lagacé constate que la vocation du Centre d’action bénévole s’est transformée, passant d’une approche axée sur les services offerts par les bénévoles vers le bénévolat lui-même. «Aujourd’hui, ça fait partie de la job quotidienne de trouver des bénévoles pour d’autres organismes, associations ou pour des collectes de fonds», explique-t-elle.
Elle constate aussi un changement d’attitude chez les bénévoles. Avant, la motivation du bénévolat reposait sur l’altruisme; c’est maintenant l’envie de faire profiter les autres de leur expérience qui pousse les bénévoles à l’engagement.
Un facteur reste inchangé pourtant: les bénévoles ont souvent vécu des épreuves et souhaitent donner au suivant.
Financement, bataille constante
La question du sous-financement des organismes communautaires demeure d’actualité, même après presque trois décennies. Cette année encore, le CABVR devra composer avec une maigre augmentation de 1 % des subventions gouvernementales. Le souhait de Mme Lagacé, pour le futur des organismes communautaires, est «de reconnaître ce qu’ils apportent comme valeur à la société, que les besoins sont grands et que le financement n’est pas à la hauteur des services rendus».
Au niveau des services, elle constate que les besoins se maintiennent depuis de nombreuses années: «Ce qu’on voit, c’est que les personnes âgées s’appauvrissent parce qu’on vit de plus en plus vieux et que leurs revenus n’augmentent pas»
Honneur
Diane Lagacé a été honorée par ses pairs à la fin de mars à l’occasion du colloque «Être ensemble», la force du réseau communautaire. Le conseil municipal de Mont-Saint-Hilaire a également invité cette «grande dame» à signer le livre d’or de la municipalité. «Au cours des années, Mme Lagacé a su réunir les ressources matérielles et humaines essentielles au bien-être des personnes démunies de la région, a dit le maire Yves Corriveau. Au cours des années, elle a déployé des trésors d’imagination pour que puisse se poursuivre la mission qui lui a été confiée.»