Rappelons que la Ville avait établi comme mise minimale annuelle la somme de 500 000 $ dans le cadre de l’appel d’offres pour le bail commercial du Manoir, avec une possibilité de majoration à 2 % en 2019. Le processus a toutefois été infructueux, car un soumissionnaire a été jugé non conforme et l’autre ne s’est pas qualifié selon la grille d’évaluation des critères établis.

« On peut être négociable si l’opérateur accepte d’en prendre beaucoup plus sur son bras. Si ce n’est pas le cas et que certaines conditions ne sont pas remplies, je peux en demander plus. Il faut nous laisser le temps de valser. Est-ce que les récentes sorties publiques donnent envie aux gens de valser avec nous? Ça attire plutôt des gens avec lesquels nous ne voulons pas faire affaire », commente M. Guertin en entretien sur le sujet avec L’Œil Régional.

La vente fait évidemment partie d’une avenue possible, mais figure en bas de liste d’après le maire. Il est hors de question pour lui de jeter la serviette. « Mon souhait serait d’avoir un bon opérateur qui vient donner un souffle supplémentaire au Manoir avec une bonne table et qui permet de tenir des événements collectifs. Quelqu’un qui paye ses taxes et nous permet de bâtir un beau fonds de dotation. Ça pourrait devenir un exemple de gestion du patrimoine au Québec. »

Depuis l’annonce cet été que les deux offres ne pouvaient pas être retenues, la Municipalité a seulement eu des discussions informelles avec d’éventuels partenaires. « Nous tendons à vouloir les formaliser », souligne l’élu. Ce dernier n’a pas voulu révéler les expertises retenues pour la suite des choses ni avancer d’échéancier sur les étapes à venir. « Ces annonces vont être faites bientôt. L’équipe n’a pas encore été complétée. »

Le maire espère pouvoir aussi comprendre pourquoi seulement deux groupes ont soumissionné, alors que d’autres ont démontré de l’intérêt, dont la Fondation Compagnon qui avait commandé des documents en lien avec le premier appel d’offres. Il s’agit d’un organisme qui offre des séjours de repos à moindre coût aux bénéficiaires dans les établissements qu’elle gère, dont le Manoir D’Youville, un établissement de 117 chambres appartenant à la Ville de Châteauguay.

Persiste et signe

Malgré les récents articles dans les médias nationaux, le maire Marc-André Guertin maintient qu’il a pris la bonne décision de dissimuler l’identité des membres siégeant au comité des sages, ces experts qui ont aidé la Ville à évaluer l’avenir du Manoir. Il rappelle que l’anonymat était une condition exigée par les participants de cette table.

« J’aurais évité un paquet de troubles, c’est certain, mais ce sont ces citoyens qui auraient pris les coups. J’ai décidé de les prendre à leur place. Dans un monde idéal, on n’aurait pas des personnes qui démontrent de la hargne. Certaines d’entre elles ont même dit qu’elles iraient voir les gens du comité des sages. »