La Municipalité cherche à promouvoir des projets visant à lutter contre les changements climatiques et à réduire les îlots de chaleur. Selon la Municipalité, le stationnement est actuellement sous-utilisé et serait idéal pour de telles initiatives. « Ça vient répondre à des impératifs soulevés notamment par le gouvernement du Québec », commente le maire de Saint-Basile-le-Grand, Yves Lessard.
La Ville travaille depuis quelques années avec exo, propriétaire du stationnement, sur un projet de requalification de la gare. Exo ne disposait pas des pouvoirs nécessaires en vertu de sa loi constitutive pour maximiser l’utilisation de ses stationnements. Exo souhaite modifier la situation et déposer un mémoire dans le cadre du projet de loi 62 édictant la Loi sur Mobilité Infra Québec et modifiant certaines dispositions relatives au transport collectif. Saint-Basile-le-Grand a adopté une résolution officielle pour appuyer les démarches d’exo.
Saint-Basile-le-Grand n’est pas la première municipalité à vouloir utiliser son stationnement pour du développement. La Municipalité de McMasterville a clairement indiqué cet objectif dans sa récente planification stratégique et a même modifié ses règlements d’urbanisme en conséquence.
Deux dossiers distincts
Ce débat sur la réduction du stationnement de la gare du train de banlieue se poursuit alors qu’une note de service interne de l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) évoquant la disparition de trois lignes de train de banlieue, dont celle de Mont-Saint-Hilaire, a été coulée dans les médias. La note en question proposait de remplacer le train par des autobus pour économiser au plus 21 M$. L’ARTM avait vite fait de calmer le jeu en mentionnant que la mesure n’est pas à l’étape d’être mise en application.
Selon le maire de McMasterville, Martin Dulac, la requalification du stationnement incitatif ne vient aucunement réduire l’importance de ce moyen de transport pour la région. « C’est un dossier qui n’est pas lié à l’autre. Avant même la COVID-19, quand la ligne était empruntée par des milliers de personnes, le stationnement était sous-utilisé. Nous avons des photos comme preuves à l’appui. Nous estimons que c’est une mauvaise utilisation de la ressource. Nous voulons l’utiliser pour construire des logements et attirer ainsi plus de gens qui prendront le train. »
Pas de sitôt à Mont-Saint-Hilaire
De son côté, Mont-Saint-Hilaire n’entend pas redévelopper le stationnement d’exo à court terme pour des fins résidentielles alors qu’il reste encore plusieurs espaces vacants dans l’aire TOD de la municipalité. Cette dernière souhaite plutôt maximiser l’utilisation de cet espace en y intégrant des bornes de recharge électrique, des abris sécurisés pour vélos ou encore du mobilier urbain comme des bancs et des espaces de jeux, utilisables les fins de semaine lorsque le stationnement est moins sollicité, pour des activités comme le pickleball ou le basketball par exemple.
« Toutefois, il est important de rappeler que, dans la majorité des grandes villes, les stationnements incitatifs sont souvent réaménagés pour des usages résidentiels ou commerciaux après quelques décennies. Le stationnement à Mont-Saint-Hilaire n’échappera sans doute pas à cette tendance, puisqu’il existe depuis plus de 20 ans. À moyen et long terme, nous devons envisager que cet espace pourrait faire l’objet d’un projet de redéveloppement, en espérant que ce dernier sera toujours en phase avec le récent Plan d’habitation et d’abordabilité de la Ville », a commenté le maire de Mont-Saint-Hilaire, Marc-André Guertin.