L’état de la route de 223 n’est pas un nouveau dossier pour le maire Yves Lessard qui, dès son élection, avait fait part de la nécessité de s’attarder à cette voie de circulation. Il a fait plusieurs représentations auprès de différentes instances au cours des douze derniers mois sur la réfection à venir du chemin du Richelieu. Une résolution avait d’ailleurs été adoptée par son conseil municipal en mars 2023 pour demander au MTQ d’intégrer la mobilité active pour assurer la sécurité des cyclistes dans le cadre de l’éventuelle réfection de cette artère.

Mais maintenant, il est hors de question pour Saint-Basile-le-Grand d’attendre la réfection complète et permanente avant de poser des actions concrètes, d’autant plus que la circulation a augmenté avec l’arrivée de Northvolt. « La route 223 présente plusieurs enjeux de sécurité. Le marquage occasionne des dépassements et des manœuvres dangereuses et illégales. L’ajout de la circulation avec Northvolt a d’ailleurs un impact sur la vitesse, le niveau de vibration, l’usure de la route et la quiétude du voisinage. »

Les élus ont adopté lors de la séance ordinaire du conseil municipal du 6 mai une résolution pour demander au ministère de mettre rapidement une série de mesures sur la portion de la 223 qui traverse la municipalité. La Ville ne peut intervenir directement sur cette voie sans autorisation, puisqu’elle relève de la responsabilité du ministère des Transports.

Saint-Basile-le-Grand souhaite un marquage des lignes doubles, l’implantation de radars photos ainsi que de radars pédagogiques pour permettre le respect des limites de vitesse. La Municipalité veut aussi que les contrôleurs routiers effectuent une plus grande surveillance sur ce chemin.

Yves Lessard prend les devants et a fait commander les radars pédagogiques avant même d’avoir l’autorisation. « Nous aurons ces radars, et si on nous dit non, le ministère aura l’odieux de la décision. La 223 a toujours été le mal aimé du ministère des Transports, car elle a souffert d’un mauvais entretien », renchérit le maire Yves Lessard.

Des citoyens se mobilisent

Saint-Basile-le-Grand a reçu plusieurs demandes de citoyens et même d’entreprises pour que des actions soient posées pour améliorer la sécurité sur le chemin du Richelieu. Pierre Ouellette, résident du secteur, fait partie du lot des demandeurs. Il a commencé à interpeller le ministère pour que le marquage des lignes doubles soient fait, puis il s’est tourné vers les villes.

« À plusieurs endroits, la livraison du courrier par Postes Canada a dû être interrompue en raison du danger de collision avec le véhicule de livraison. Les résidents du secteur ne peuvent pas marcher jusqu’à la boîte postale communautaire sans risquer de se faire percuter par un véhicule. Dans ces conditions, on ne s’étonne pas de l’absence d’enfants circulant à vélo ou à pied », renchérit-il.

D’autres citoyens se sont joints à M. Ouellette pour former le Groupe de citoyens du chemin Richelieu. Ce groupe a organisé une manifestation qui a attiré 80 marcheurs. Une pétition a également été instituée en ligne pour réclamer d’autres mesures telles que la relocalisation de la route 223 par le rang des Trente et une réduction de la vitesse à 40 km/h.

« Nous avons eu un bel appui de la Municipalité dans ce dossier. C’était primordial. Il est important de sécuriser la route et les berges de la rivière Richelieu pour que tout le monde puisse en profiter. Ça nous tient à cœur et ça va profiter à l’ensemble de la Montérégie », pense Pierre Ouellette.

Demandes bientôt analysées

De son côté, le MTMD a déclaré à L’Œil Régional que les demandes seront analysées dès qu’il les recevra. « Le Ministère fera par la suite les suivis requis auprès de la Ville concernant l’ensemble des mesures proposées. Notons qu’en lien avec l’arrivée du fabricant de batteries Northvolt, le ministère participe notamment à des rencontres du bureau de projets piloté par les villes de McMasterville et de Saint-Basile-le-Grand, où les enjeux de transport sont abordés. D’ailleurs, la Ville de McMasterville a signifié son intérêt pour l’installation de radars pédagogiques dans le cadre de ces rencontres », a indiqué le porte-parole Miguel Vizcaino-Dubé.