17 février 2025 - 05:00
Injustice sur l’accès au transport en commun
Saint-Jean-Baptiste prête à quitter la CMM
Par: Denis Bélanger
Le conseil municipal de Saint-Jean-Baptiste. Photothèque | L’Œil Régional ©

Le conseil municipal de Saint-Jean-Baptiste. Photothèque | L’Œil Régional ©

Offusqués de la forte augmentation de la taxe sur l’immatriculation imposée par la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) pour 2025, les élus de la municipalité de Saint-Jean-Baptiste étudient sérieusement la possibilité de se retirer de l’organisme suprarégional.
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Existant depuis plusieurs années pour certaines municipalités, la taxe a été étendue pour tout le Grand Montréal en 2024 au montant de 59 $ par véhicule. Cependant, la majorité des élus ont voté pour que la taxe soit augmentée à 150 $ cette année partout sur le territoire. Les quatre représentants de la Rive-Sud à la CMM avaient voté contre cette hausse.

Aux yeux de Saint-Jean-Baptiste, la situation est carrément injuste, car la taxe sert à financer le transport collectif, mais la municipalité n’a pas de service direct à cet effet. « Depuis 2019, on travaille à ne pas payer le transport en commun dont on ne bénéficie pas. On ne lâchera pas le morceau d’ici tôt. Nous sommes là pour les citoyens », déclare la mairesse Marilyn Nadeau.

Cette dernière et ses collègues du conseil municipal ont intensifié la pression politique en demandant une étude approfondie pour analyser toutes les options possibles, incluant un éventuel retrait de la CMM, et aussi explorer des solutions de transport alternatives pour la municipalité.

Le retrait de la CMM nécessiterait une modification législative des élus de l’Assemblée nationale, car elle a été créée par une loi en 2001.

À noter que dans la MRC de La Vallée-du-Richelieu, seules les municipalités de Saint-Antoine, Saint-Charles, Saint-Denis et Saint-Marc-sur-Richelieu ne font pas partie de la CMM.

De son côté, la CMM dit avoir pris acte de la résolution de la Municipalité, dont la contribution à l’ARTM s’élève à 68 965 $ pour l’année 2025. L’organisation souligne aussi que la taxe sera affecté au déficit régional du transport collectif, soit 32,1 M$ pour la Couronne Sud.

« La CMM travaille en étroite collaboration avec l’ARTM pour développer et accroître une offre de transport collectif mieux adaptée à chaque secteur. L’ARTM s’est aussi montrée sensible à la situation des plus petites municipalités actuellement moins bien desservies et pourrait, dans le cadre de la mise à jour de la Politique de financement, évaluer la possibilité de revoir leur contribution », avance la porte-parole Jennifer Guthrie.

D’autres demandes

D’ici à ce que l’étude soit complétée, Saint-Jean-Baptiste demande que la CMM revienne sur sa position et que la loi provinciale soit modifiée pour revoir le mode de financement du transport en commun. Les élus ont d’ailleurs adopté le 4 février une résolution pour dénoncer le non-respect de la promesse d’équité faite lors de la création de l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM). Les élus souhaitent également rencontrer la ministre des Transports et de la Mobilité durable.

Les élus de la municipalité souhaitent mener ce combat avec l’appui actif des citoyens. « La Municipalité invite les résidents à exprimer leur mécontentement auprès des élus provinciaux. Ensemble, nous pouvons faire la différence et obtenir une solution juste et équitable », renchérit la mairesse Marilyn Nadeau.

Le député interpellé

La Municipalité a créé sur son site internet une page pour ce dossier. On peut y apercevoir une réponse du député de Borduas, Simon Jolin-Barrette, envoyée à un citoyen sur le dossier. « Le gouvernement poursuit activement les échanges avec toutes les parties prenantes dans le but de parvenir à une solution. »

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