16 juin 2016 - 00:00
Se distinguer dans un marché saturé
Par: Karine Guillet
De 2014 à 2015, les parcours de 10 km et le demi-marathon ont subi une baisse de 1 % de participants.

De 2014 à 2015, les parcours de 10 km et le demi-marathon ont subi une baisse de 1 % de participants.

De 2014 à 2015, les parcours de 5 km ont gagné en popularité (+14 %), selon le site Iskio

De 2014 à 2015, les parcours de 5 km ont gagné en popularité (+14 %), selon le site Iskio

SPORT. Si la course à pied continue de gagner des adeptes, les événements sportifs leur étant destiné sont trop nombreux à se partager les inscriptions. Pour les organisateurs, savoir tirer son épingle du jeu devient tout un défi.

Publicité
Activer le son

Le Tour de la Montagne Desjardins, qui vient de signer sa septième édition, a été aux premières loges du regain phénoménal de popularité de la course. Anne Hamon, de la Fondation Honoré-Mercier, organisatrice de l’événement, croit que le retour en force de la course à pied s’explique d’abord par l’engouement pour de saines habitudes de vie, jumelé à un investissement minimal qu’implique la course.

«On a commencé avec 250 coureurs. L’année suivante, ça a été 500. Ça a toujours doublé, sauf depuis deux ans où, si on regarde de façon générale sur les courses au Québec, il y a trop d’offres pour le nombre de coureurs. Ça a fait stagner les événements à un niveau plus stable d’inscriptions», raconte Mme Hamon.

En Montérégie seulement, le nombre de courses a littéralement triplé en six ans, passant de 31 courses en 2010 à 92 en 2016. Le site Iskio, qui recense toutes les courses au Québec, révèle qu’en 2015, tous les événements de course confondus ont récolté plus de 264 000 participations. Si le nombre de coureurs demeure croissant (+6% en 2015), l’offre semble désormais plus élevée que la demande puisque 128 événements de course ont connu une diminution du nombre d’inscriptions.

«On est passé de 300 à 800 événements en quelques années, constate le gestionnaire du site web Iskio, Réjean Gagné. De plus en plus d’organisateurs annulent leur événement parce qu’ils n’ont pas assez d’inscriptions.»

 

Les petites distances populaires

Les marathons et les demi-marathons ont connu une baisse de participation l’an dernier, selon les données du site Iskio, mais les distances plus courtes de 5km continuent d’attirer de plus en plus de coureurs.

«C’est plus accessible, tu n’as pas besoin d’être [de niveau] élite pour accéder à la course. Monsieur et madame tout le monde peuvent le faire. Alors qu’un demi-marathon et un marathon, ça demande quand même de la préparation», explique Mme Hamon.

Frédérick Fortier, organisateur du Défi 5 km en couleurs de l’organisme  l’Arc-en-Ciel, à Belœil, a d’ailleurs ressenti l’engouement immédiat pour les courses qui proposent quelque chose de différent. Alors que l’organisme espérait accueillir 500 coureurs avec son événement non chronométré, c’est plus de 2000 personnes qui ont répondu à l’appel, forçant les organisateurs à fermer les inscriptions trois semaines plus tôt que prévu. M. Fortier croit que la distance et le fait qu’aucun objectif de performance n’y soit lié ont contribué à faire exploser les inscriptions.

«On visait les gens qui n’ont pas le temps. C’est un événement qu’en une heure ou deux, c’est fini. Tu peux dire, je suis allé faire 5 km ce matin et continuer ma journée, je ne suis pas complètement mort», explique-t-il.

L’originalité payante

Pour fidéliser leurs coureurs, les événements sportifs misent d’abord sur leur différence. Pour le Tour de la Montagne, le fait d’offrir une épreuve à relais contribue à fidéliser les coureurs.

Les courses à obstacles séduisent aussi leur public. Encore là, l’originalité est de mise. L’offre ajoutée du Défi 5 km en couleurs, qui propose aux gens de courir tout en étant aspergés de couleurs sur le parcours, a également contribué au succès de la première édition de la course tenue à Beloeil. Selon M. Fortier, l’événement répond à un besoin d’événements différents sur le territoire qui n’était pas encore comblé.

«Des courses comme celles-là, il y en a des petites locales, mais on ne pensait pas que ça allait prendre autant d’envergure. Il y a des gens qui courent après ces événements-là», dit-il.

image