Lundi, quelques jours après l’annonce, la Ville reculait en se disant à l’écoute de la grogne générale. Dans ce court laps de temps, quelques femmes avaient organisé la résistance. Porte-à-porte, rencontre de voisins, impression de dépliants, préparation d’une pétition.
Je ne veux pas tant parler du sujet. Notre article dans le lien rapporte bien les événements. Je veux surtout parler des gens d’ici.
J’ai eu la chance de parler avec l’une des opposantes lundi matin. Une personne allumée. Une personne en opposition, mais avec un argumentaire, de la suite dans les idées.
Nous sommes habitués depuis un certain temps à des discours d’opposition pas toujours organisés. Juste à penser aux complots et aux « antis » de ce monde.
De retour au bureau, je relate ma conversation à ma collègue. Son premier réflexe : « C’est fou comme les gens ici sont intéressés par leur ville. »
D’un autre côté, j’en parle à une autre collègue d’un autre journal qui n’en revenait pas de la réponse de la Ville. La Ville a reconnu ses torts et abandonné le projet, me demande-t-elle, surprise. Elle n’en revenait pas. Oui, il faut souligner la réponse de la Ville.
Cette anecdote parle.
D’abord, les chiffres le montrent depuis longtemps. La région a une population en moyenne plus prospère, plus scolarisée, plus sen- sible à l’environnement et clairement aux enjeux de la vie municipale. Chaque semaine, au journal, nous recevons des lettres d’opinion de gens intéressés à la vie publique, à la politique locale. Mes homologues ne peuvent pas toujours se vanter de la même chose.
Même de longs et déchirants débats comme celui entourant le Golf ont été le théâtre de conversations des plus intelligentes dans la région. Le débat était relevé si je compare à certains débats qui nous divisent au Québec.
Lorsque je parle à mes homologues dans d’autres journaux, j’entends parfois des histoires de citoyens agressifs, voire méprisants envers les journalistes. Certains amis journalistes ont même pris le temps durant cette Semaine de la presse et des médias de produire une vidéo pour dénoncer les commentaires désobligeants qu’ils reçoivent.
Ici? Rien. En fait, à peine. En un an de pandémie, j’ai bloqué une personne sur la page Facebook du journal et j’ai reçu seulement deux courriels de gens qui me traitaient de mouton. Rien pour m’empêcher de dormir. Sur notre page Facebook, le niveau de conversation vole parfois bas, c’est vrai, mais c’est loin d’être une généralité. C’est l’exception. Il est bon parfois de souligner les bons coups. En voilà un. On peut parler ici de vaccins sans se faire crucifier.
C’est peut-être pour ça que les électeurs de la région auront du choix aux prochaines élections municipales. Trois candidats se présentent à la mairie de Mont-Saint-Hilaire, avec des équipes. Quatre à Belœil! Nous sommes seulement en mai! Et ce, dans une année où plusieurs observateurs craignent une diminution des candidatures de qualité en raison de la violence sur les réseaux sociaux. Ici, nous faisons mentir ces projections. C’est bon de le souligner!