« C’est particulier à la Vallée-du-Richelieu. On a beaucoup de campings sur le territoire. On se rend compte que chaque année, on a ce qu’on appelle les chats des campings. Il y a des abandons massifs », a observé la directrice générale de la Régie intermunicipale des services animaliers de la Vallée-du-Richelieu, Suzie Prince, quelques jours avant de quitter ses fonctions le 28 mai.
Le phénomène est observé depuis plusieurs années. Juste en 2020, alors que la pandémie battait son plein à l’automne, la Régie a accueilli une vingtaine de chats à la fin octobre parce que les campings fermaient. Mme Prince estime donc qu’il y en aura plus en saison régulière.
Selon Mme Prince, les campeurs se procurent des chats au printemps pour les accueillir sur leur terrain de camping. En plus d’amuser la famille, les chats permettent de contrôler la vermine pendant la saison estivale. Ils sont par la suite abandonnés.
« Pour nous, c’est vraiment une problématique qu’on souhaite régler. On est en train d’analyser la situation. […] On a vraiment une préoccupation de sensibiliser les gens. On ne peut pas abandonner comme ça un grand nombre de chats quand les campings ferment. On a une avancée sociale à faire », ajoute-t-elle.
En plus de ces chats abandonnés en refuge, on retrouve aussi plusieurs chats errants. La mairesse de Saint-Jean-Baptiste, Marilyn Nadeau, où on retrouve quatre campings, fait aussi ce constat.
Des solutions sur la table
C’est ce qui avait amené la Municipalité à participer au projet pilote Capture-stérilisation-relâche-maintien. Les objectifs du programme sont de diminuer la surpopulation de chats errants sur le territoire, de favoriser la stérilisation des chats, d’éviter la reproduction et le surpeuplement d’animaux non désirés.
Selon la Régie, il est estimé que deux chats errants peuvent donner naissance à 10 ou 15 chatons par année. En trois ans, ces deux chats non stérilisés peuvent engendrer 1728 chats.
La mairesse est aussi enthousiaste de participer au programme de gardien de colonie afin de réduire cette problématique. Toutefois, ce programme n’a pas encore trouvé preneur à Saint-Jean-Baptiste, dit-elle.
Sur le territoire de la Régie, plusieurs municipalités participent à ce programme. Des gardiens de colonie s’engagent à nourrir, à leurs frais, et à héberger trois à cinq chats sur leur terrain dans un abri adapté aux félins. Les gardiens de colonie bénéficient du soutien de la Régie pour la construction de l’abri et du bac à sable pour les chats. Cela permet de capturer les chats afin de les faire stériliser et vermifuger.
Suzie Prince croit qu’il y a de bonnes solutions sur la table. Elle nomme entre autres le projet visant à donner des chats aux agriculteurs mis en branle au cours de la dernière année. Parmi les chats capturés afin de les stériliser, vaccinés et vermifugés, plusieurs sont remis gratuitement à des agriculteurs. Ces derniers bénéficient de ces chats qui permettent de contrôler la vermine sur leurs terres.