1 avril 2020 - 14:49
Deuxième recueil pour l’Hilairemontaise Andréane Frenette-Vallières
Sestrales, une poésie isolée dans la nature
Par: Olivier Dénommée
Andréane Frenette-Vallières, originaire de Mont-Saint-Hilaire, a été la lauréate du prix Félix-Leclerc de poésie 2019 pour son précédent recueil, Juillet, le Nord. Photo Eve Lafontaine

Andréane Frenette-Vallières, originaire de Mont-Saint-Hilaire, a été la lauréate du prix Félix-Leclerc de poésie 2019 pour son précédent recueil, Juillet, le Nord. Photo Eve Lafontaine

Il y a un peu plus d’un an, Andréane Frenette-Vallières, originaire de Mont-Saint-Hilaire, faisait paraître ses premiers écrits avec le recueil de poésie Juillet, le Nord aux Éditions du Noroît. Elle s’était alors laissé inspirer par la nature de Natashquan, sur la Côte-Nord. Un thème qui revient dans Sestrales, un second recueil qui donne cette fois la parole à une femme isolée en forêt.

Publicité
Activer le son

Disponible depuis mars en librairie, ce recueil d’une centaine de pages laisse place à une narratrice vivant dans une forêt qui « tente là de se soustraire aux violences qui la menacent en rétablissant, par le langage, la relation à soi, aux êtres et aux choses », selon le dossier de presse du livre. En entrevue, Andréane Frenette-Vallières précise que ce livre a été écrit à différents endroits, mais avec comme constance une proximité avec la nature. « Les poèmes ont été écrits en deux ou trois ans, dans une forme assez courte, mais avec une ligne narrative. On peut dire que le recueil se termine un peu comme un roman », explique l’Hilairemontaise au sujet de Sestrales.

La couverture de Sestrales, illustrée par Estelle Frenette-Vallières

Sestrales propose aussi un jeu entre deux registres d’écriture, différenciés par deux polices distinctes : le « tu » en italique, plutôt intime, adressé à sa sœur, et le « elle » en lettres romaines, où la narratrice est seule avec elle-même. D’ailleurs, Andréane Frenette-Vallières explique le choix du titre, qui renvoie au néologisme « sestralité », un terme apparenté à la sororité, un lien fort entre des femmes. « L’expression souligne “l’originalité d’un lien amical et éducatif particulier entre femmes, et le geste créateur qu’il suppose” », précise-t-on en fin de livre pour expliquer le choix du titre.

Cette complicité entre femmes se traduit jusque dans le choix de l’image de couverture du recueil, une création signée… Estelle Frenette-Vallières. « J’aime ce qu’elle fait et je trouvais que c’était important de m’allier à ma sœur pour ce projet », résume l’autrice.

Lecture de confinement

Andréane Frenette-Vallières croit que Sestrales a été publié juste au bon moment alors que « le monde est au ralenti » à cause du coronavirus. « C’est une lecture appropriée en confinement. À travers les cinq chapitres, on y trouve de belles choses à en tirer », insiste-t-elle. Elle invite les gens à se procurer ce recueil en ligne pour pouvoir s’imprégner de son message en cette période hors du commun.

Et même si la plupart de ses poèmes ont été écrits en isolation, elle ne se met aucune pression pour écrire de nouveaux textes. « Je sens qu’il y a une certaine pression sur les artistes pour qu’ils créent en ce moment, mais je pense que ce n’est pas bon de forcer les choses. Ça viendra si ça vient », tranche-t-elle. Elle assure toutefois ne pas manquer de projets dans les prochains mois et qu’un autre livre devrait voir le jour en 2021.

image