Pour vous donner un exemple: une dame m’a contacté cette semaine pour dénoncer notre utilisation «trop intime» d’une photo de femme enceinte en page frontispice du journal (20 janvier) pour illustrer notre propos sur les cours prénataux. Elle va flipper en lisant l’édition de cette semaine. C’est pour vous démontrer le spectre de notre lectorat.
Pourtant, tout n’est pas scabreux. Mais on parle sexe cette semaine. D’abord, le beau sexe plaisant, consentant avec des suggestions de jouets. Pourtant, je vais recevoir des plaintes pour oser parler de bébelles érotiques dans un journal.
Malheureusement, on parle aussi du côté sombre, en parlant d’agresseurs d’enfants. Ce n’est pas agréable, mais il faut le dénoncer. C’est pourquoi nous en reparlons cette semaine.
D’où l’idée d’interpeller une sexologue spécialisée en agressions auprès d’enfants. Nous sommes heureux de lui parler et d’obtenir ses conseils. C’est tout de même un peu lourd de consacrer une page sur le sujet. Actualité oblige.
Mais sans surprise, je suis persuadé que la conversation cette semaine s’orientera sur les spectacles de nudité dans le Vieux-Beloeil. Avant même de discuter du sujet dans notre équipe de rédaction, nous avions déjà chacun notre opinion. Et même si notre équipe est relativement jeune, nous avions tous une vision différente sur la venue de spectacle de type go-go boys. Personnellement, je ne suis pas très prude. Je n’étais pourtant pas dans le camp en faveur des spectacles érotiques; question de «cohésion urbanistique» du Vieux-Belœil, si on veut.
Pédophilie, attouchement, spectacle de nudité, jouet sexuel. Dans le même journal. J’avais peur de mêler un peu tout en adressant tous ces sujets dans le même papier. Sans tout mélanger, je me rends compte que c’est très troublant. Comment un sujet aussi bête que la sexualité humaine peut-il être aussi confondant?
Je veux dire, nous sommes (presque) tous un peu vivants à cause du sexe. Pourtant, et contrairement à ce qu’on a beau vouloir prétendre, c’est encore le grand sujet tabou.
Faut bien que la télévision nous propose en 2016 une émission qui se nomme Sexplora ou que mon fil Facebook se remplisse de vidéos sur le consentement sexuel pour réaliser que, malgré nos prétentions, on n’a encore rien compris à la sexualité humaine; même si ça fait des millions d’années qu’on baise.
Bonne Saint-Valentin, je suppose.
P.S: Je sais bien que la pédophilie ne s’inscrit pas dans le spectre de la sexualité normale et qu’il ne faut pas la comparer à un spectacle de go-go boys. Pas besoin de m’écrire là-dessus merci.