La présidente, Françoise Beaumier, a dévoilé les résultats de ce sondage aux élus lors de la dernière séance publique du conseil municipal, le 3 septembre dernier. Dans le document, dont L’ŒIL a obtenu copie, on apprend que plus de 50 répondants disent avoir vécu de deux à trois épisodes d’inondation au cours des cinq dernières années. Parmi les 87 répondants, 24 affirment que leur prime d’assurance est « nettement supérieure » et trois affirment ne plus être assurables pour les inondations.

Source du problème

Malgré la présence de deux stations de pompage dans le « secteur des Fleurs », l’eau en provenance des égouts sanitaires remonte dans les maisons, un problème fréquent, rapportait le journal en août dernier. Les débordements proviennent des conduites sanitaires (égouts), alors que c’est le réseau pluvial (eaux de pluie) qui déborde. Selon le maire Normand Teasdale, le problème n’a pas été réglé au fil des années, car les causes des débordements pourraient être multiples.

Les problèmes seraient liés à l’importance des déversements des eaux pluviales de Saint-Mathieu, Sainte-Julie et Saint-Bruno dans le ruisseau Belœil, ainsi qu’au débordement des eaux provenant du milieu agricole. De plus, plusieurs domiciles auraient des raccordements inversés, ce qui signifie que les eaux sanitaires se déversent dans le réseau pluvial. Depuis octobre, des actions telles que le nettoyage des conduites, des inspections par caméra et des tests de fumée ont été menées pour comprendre les problèmes liés aux volumes d’eau importants. Parallèlement, des études ont été réalisées avec l’aide de la Fédération québécoise des municipalités (FQM) pour améliorer l’efficacité des stations de pompage.

Selon plusieurs citoyens, les pompes de la municipalité seraient aussi en partie responsables des problèmes de pression dans le réseau, car pendant la panne électrique qui a touché la municipalité et ses équipements le soir du 9 août, plusieurs citoyens ont observé une accalmie dans les refoulements.

Meilleure communication souhaitée

Au-delà des chiffres préliminaires du sondage maison, les inondations répétées restent « difficiles à vivre », a souligné Mme Beaumier, qui a fondu en larmes au micro en expliquant que ses deux adolescents « l’appelaient le matin pour parler de la météo » en raison de leurs craintes.

Tous les répondants au sondage demandent une rencontre avec la Municipalité pour discuter des dernières inondations et obtenir plus de garanties sur la suite des choses. Interrogé à propos d’une telle rencontre, le maire n’a pas ressenti le besoin de tenir une séance supplémentaire, estimant avoir répondu à la plupart des questions lors de la séance publique du 3 septembre. Il s’est également montré prudent, une partie du dossier étant judiciarisée, notamment parce que plusieurs compagnies d’assurance se mobilisent pour poursuivre la Municipalité à la suite d’événements survenus en octobre et décembre derniers, ainsi que des pluies du 9 août.

Le maire Normand Teasdale a déclaré « prendre bonne note » des problèmes de communication de la Municipalité et a admis que les solutions envisagées n’étaient pas assez rapides. Le résident Jacques Deslauriers a rappelé lors de la séance qu’il soulevait ce problème aux élus depuis au moins 2019.

Mireille Hétu, une résidente de la rue des Jonquilles, a pris la parole pour demander l’embauche d’une firme. « On reconnaît que la Ville a posé plusieurs gestes, mais on a l’impression que personne ne connaît la cause principale [des refoulements]. Nous voulons que vous mandatiez une firme spécialisée, indépendante, dont le mandat serait de dresser un état de la situation globale, de poser un diagnostic sur les causes des refoulements d’égout et autres dommages, et qu’elle puisse émettre des recommandations quant aux travaux à réaliser. Et que ce rapport soit public et accessible. »

Le maire Teasdale a confirmé que la FQM avait été sollicitée pour préparer un appel d’offres en vue de l’embauche d’une firme qui aura pour mandat de poser un diagnostic. Il a également exprimé sa volonté de rendre publiques les études qui découleront de cette analyse. Interrogé sur un échéancier, le maire a indiqué qu’il s’attendait à un retour de la FQM dans les deux prochaines semaines.