4 novembre 2024 - 05:00
Stéphane Bergeron ne sera pas des prochaines élections
Par: Denis Bélanger
Stéphane Bergeron dans son local. Photo Robert Gosselin | L’Œil Régional ©

Stéphane Bergeron dans son local. Photo Robert Gosselin | L’Œil Régional ©

Le député bloquiste Stéphane Bergeron se retirera de la politique après 30 ans de service. L’homme âgé de 59 ans a pris la décision de ne pas solliciter un mandat dans la nouvelle circonscription de Mont-Saint-Bruno–L’Acadie pour des considérations personnelles.
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Stéphane Bergeron a représenté pendant bien des années au fédéral et au provincial les résidents des municipalités rurales de la région. Depuis 2019, il était la voix à Ottawa des citoyens de Saint-Basile-le-Grand.

M. Bergeron a confirmé son départ il y a une dizaine de jours. « Tout se bousculait alors que nous anticipions des élections cet automne. Ç’a été un véritable supplice que d’en venir à cette décision », poursuit l’élu qui restera en poste jusqu’à la prochaine élection.

Dans l’immédiat, il souhaite pouvoir s’occuper de ses parents et poursuivre la rédaction d’un livre, un récit historique qu’il a entamé en 2018. « Je n’ai pas eu le temps de le finir, car j’ai été trop accaparé avec mes fonctions subséquentes. »

Stéphane Bergeron ne ferme pas la porte à un éventuel retour en politique, peu importe le palier. Il précise toutefois qu’il n’a aucun projet professionnel concret. « Je vais tomber sur le marché des agents libres. Peut-être que quelque chose s’offrira à moi? Ou peut-être pas. Je ne suis pas du genre à fermer ou défoncer des portes pour rien. Je n’entends pas, comme le veut la formule consacrée, jouer à la “belle-mère”, mais je ne serai jamais bien loin et il me fera toujours plaisir de prendre part aux événements qui continueront de ponctuer la vie de chacune des communautés qui composent notre belle circonscription. »

Son travail encensé

Le départ de Stéphane Bergeron a suscité des réactions au sein de son parti, dont son collègue représentant une bonne partie de son ancienne circonscription fédérale, le député de Pierre-Boucher–Les Patriotes–Verchères, Xavier Barsalou-Duval. Selon lui, M. Bergeron est devenu une figure incontournable de la scène politique.

« Quand Stéphane Bergeron a été élu pour la première fois, j’étais encore à la petite école. Il va sans dire qu’une telle longévité est exceptionnelle, considérant l’instabilité et les aléas de la vie politique. Sur le plan personnel, je lui dois beaucoup. Il a grandement contribué à ma victoire en 2015 et je ne serais peut-être pas député aujourd’hui sans la précieuse aide qu’il m’a apportée. J’ai énormément appris à ses côtés et j’ai véritablement eu le meilleur mentor qu’on peut espérer avoir. »

De son côté, le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, qui a sorti Stéphane Bergeron de la retraite politique, a tenu à souligner l’exceptionnel engagement de son député. « Stéphane est l’incarnation de la probité, l’incarnation de la rigueur, l’incarnation de la constance, l’incarnation de la loyauté. Il a été, à l’international, l’une des voix les plus importantes du Québec, d’abord comme ministre, puis dans le mandat qu’il a assumé comme député à la Chambre des communes. Alors c’est un énorme merci! »

Un long parcours

Stéphane Bergeron s’est impliqué dans la sphère politique dès les années 1980. Il occupe à l’époque le poste de secrétaire du caucus des députés de l’opposition officielle en Montérégie, puis les fonctions d’attaché politique et conseiller parlementaire du député péquiste de Bertrand, François Beaulne.

Il est élu pour la première fois en tant que député du Bloc québécois dans la circonscription de Verchères le 25 octobre 1993. Il s’agissait de la première élection générale du Bloc qui avait réussi à faire élire 54 élus pour pouvoir former l’opposition officielle. À la démission de Bernard Landry du comté provincial de Verchères, M. Bergeron fait son entrée officielle à l’Assemblée nationale sous les couleurs du Parti québécois (PQ) à la suite de sa victoire à l’élection partielle du 12 décembre 2005.

Le Parti québécois est porté au pouvoir pour la première fois depuis 2003 le soir du 4 septembre 2012, mais pour former un gouvernement minoritaire. Stéphane Bergeron est nommé au conseil des ministres le 19 septembre et occupe le portefeuille de la Sécurité publique jusqu’au 23 avril 2014. Le PQ est délogé du pouvoir après un court règne au printemps 2014. Stéphane Bergeron encaisse sa première et seule défaite électorale en carrière le 1er octobre 2018, soirée où son parti subit une véritable débâcle avec l’élection de seulement 10 députés.

À la suite de sa défaite, Stéphane Bergeron obtient le poste de secrétaire général au Cégep de Rimouski. Il est recruté par Yves-François Blanchet en 2019 et est élu député bloquiste dans Montarville pour entamer un second séjour à la Chambre des Communes.

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