Inutile de dire que j’anticipais avec plaisir les longues randonnées sur les routes sinueuses de la région de Halifax, longeant les baies et les rivages balayés par l’eau. Une anticipation qui n’a d’ailleurs pas été déçue, alimentée par une exceptionnelle tenue de route de la voiture et par un confort plutôt surprenant.
Une Supra ou pas
Les puristes n’aiment pas beaucoup la nouvelle Supra. Son look radical, qui tranche avec les anciennes versions, et l’intervention trop évidente de BMW dans la conception du véhicule, tout cela fait dire aux amateurs que la voiture ne mérite pas toute l’attention qu’on lui porte. Grossière erreur.
La petite Supra GR (en passant, GR n’est pas une version du modèle, mais bien Gazoo Racing, le nom de la division de performance de Toyota) a bien assez de personnalité pour s’attirer des mérites individuels. Il est vrai que sa silhouette est plus extrême que sa cousine allemande, mais j’avoue adorer le tout. À en juger par les nombreux pouces levés et par les curieux qui l’ont prise en photo tout au long de notre séjour, je ne suis pas le seul à l’apprécier.
L’habitacle offre une planche de bord simple et efficace et, si ce n’était d’une visibilité arrière parfois difficile en raison de la forme de la ligne de toit, tout serait presque parfait.
Il est vrai, cependant, que l’exercice de se glisser à bord ou d’en sortir est périlleux. Le toit de la voiture présente une drôle de forme, avec deux renflements au-dessus des deux passagers. Cela laisse aux occupants un vaste dégagement pour la tête et laisse croire qu’on peut aisément y prendre place avec un casque pour des aventures sur piste.
Le hic, c’est de se glisser à bord. Le rebord des portières est beaucoup plus bas. Mon premier contact avec la voiture la semaine dernière me l’a rappelé avec une certaine violence, ayant oublié ce détail particulier. Alors que je sautais à bord comme passager, le côté gauche de ma tête s’en souvient maintenant clairement.
L’exercice est encore plus exigeant quand on se place derrière le volant. Une fois à bord en revanche, c’est un étonnant confort qui nous attend. Nos randonnées jusqu’à Lüneburg, puis en longeant la mer par la route des phares sur une distance de plusieurs dizaines de kilomètres, n’ont jamais été compromises par un quelconque inconfort, et ce, malgré le fait que Chérie, tout comme moi, a un dos aux caprices trop nombreux.
Une conduite irréprochable
Au choix, la Supra dispose du moteur 4 cylindres turbo de 255 chevaux ou du puissant 6 cylindres. Mais dans tous les cas, on ne peut pas parler de puissance excessive. Elle s’est quand même avérée largement suffisante dans toutes les conditions. Même la boîte automatique s’est montrée coopérative et plus amusante que prévu.
La grande qualité de la voiture en revanche, c’est sa maniabilité exceptionnelle. Que ce soit dans les étroits espaces de stationnement du Halifax Waterfront ou le long de la sinueuse route des phares qui nous menait à Peggy’s Cove, la Supra enfilait les virages avec une stabilité déconcertante.
Mieux encore, sans exagérer sur l’accélérateur, elle procurait une sensation de contrôle et de dynamisme que l’on adore quand on est au volant. C’est sans doute parce que je vieillis, mais la performance brute ne m’interpelle plus autant. J’apprécie davantage maintenant la précision de la conduite et, dans ce domaine, la Supra s’est avérée exceptionnelle.
Quelques mots
La Toyota Supra est une voiture sport, mais elle n’en a pas tous les défauts. Prenez l’espace de chargement. Nous y avons glissé nos deux valises et quelques autres souvenirs sans devoir jouer au casse-tête.
Même la consommation est exceptionnelle. Aux termes d’un subtil mélange d’autoroutes, de villes et de nombreuses routes de campagne, notre véhicule affichait une moyenne de 7,5 litres aux 100 kilomètres seulement, alors que nous n’avons ménagé aucun effort.
Est-ce que la Toyota Supra est une vraie Supra? Aucune idée, si vous pensez en matière de nostalgie. Mais en matière de voiture sport moderne, elle n’a que des qualités!