Mais en fin de conversation, il fallait bien aborder l’éléphant dans la pièce : la mise en demeure du directeur général Michaël Tremblay et, surtout, cette fameuse séance de tarot révélée par Le Journal de Montréal. En toute transparence, au moment où j’écris ces lignes, après la rencontre, nous venions tout juste de mettre la main sur ce document. Mon collègue Olivier Dénommée à fait le travail de décortiquer la mise en demeure en page 3.
Depuis ces révélations d’un climat tendu entre la mairie et la direction générale, plusieurs personnes, y compris dans l’entourage de la mairesse, remettent en question l’intérêt public de la nouvelle et la qualifient de salissage. La question mérite d’être posée : est-ce d’intérêt public? Les lignes sont floues.
Car une mise en demeure ne confirme rien. Ce n’est pas un jugement, c’est la prétention d’un individu dans le but de régler un conflit ou d’obtenir dédommagement. Le document est soumis à une forme de confidentialité. Mais une fois coulé dans l’espace public ou mis entre les mains de journalistes, impossible de revenir en arrière, ça fait maintenant partie de la discussion.
Il est naturel que Le Journal de Montréal ait retenu l’angle du tarot; ça frappe l’imaginaire. Le reste du texte parle d’un climat de gouvernance malsain. Pour le Journal, c’est pas mal moins croustillant, surtout pour une publication qui fait dans la nouvelle à l’échelle nationale.
Mme Viau, en entrevue, a refusé de reconnaître même une séance de tarot « ludique » avec le DG. Elle se défend bien d’avoir utilisé quelque méthode ésotérique que ce soit pour évaluer son directeur général. Son équipe le dément aussi. Honnêtement, j’aurais tendance à la croire. Mais ça ne veut pas dire que cette séance n’a pas eu lieu. Et une fois l’image lancée, elle colle. Et on sent, en entrevue, que la mairesse est très affectée par ça.
Mais à la limite, le tarot n’est qu’une anecdote, réelle ou pas. Est-ce que l’exposer fait partie d’une campagne de salissage? C’est débattable. Comme je le lui ai dit, c’est un élément fort, mais ça passera, même si ça fait mal humainement.
Le vrai enjeu, celui qui nous intéresse davantage à L’Œil Régional, ce n’est pas le jeu de cartes. Belœil se retrouve sans directeur général officiel depuis plus d’un an. Nous avons déjà écrit sur le départ précipité à la retraite de Martine Vallière, puis sur le congé de M. Tremblay. Nous suivons ce dossier depuis le début. Et ce qui devrait retenir notre attention, c’est à savoir si les résidents – et contribuables – de Belœil vivent dans une ville bien gérée ou pas. Ça, je vous laisse le soin d’en décider.
Toutefois, est-ce que les rôles de la mairesse et de la direction générale sont bien compris par tous? Il semble que non, puisque les deux versions se contredisent ici.