4 janvier 2023 - 07:00
Tite Frette ferme boutique à Mont-Saint-Hilaire et à Saint-Hyacinthe
Par: L'Oeil Régional
Marc-André Boucher et Janick Sorel devant le local de leur boutique . Photo François Larivière | L’OEil Régional ©

Marc-André Boucher et Janick Sorel devant le local de leur boutique . Photo François Larivière | L’OEil Régional ©

Un texte de Maxime Prévost-Durand

La succursale Tite Frette de Mont-Saint-Hilaire a fermé ses portes à la mi-décembre, tout comme celle de Saint-Hyacinthe. Faisant face à des enjeux financiers importants, les franchisés qui détenaient les deux boutiques ont été contraints à la faillite.

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Le commerce, spécialisé en bières de microbrasseries québécoises et produits du terroir, était ouvert à Mont-Saint-Hilaire seulement depuis l’été 2021. Il était situé sur le boulevard Sir-Wilfrid-Laurier, au rez-de-chaussée du projet immobilier Le Borduas. Quelques mois plus tard, les franchisés Janick Sorel et Marc-André Boucher avaient également repris la succursale de Saint-Hyacinthe, qui existait déjà depuis un an et où Mme Sorel avait travaillé comme employée avant de devenir franchisée.

Une faillite de 424 546,08 $ a été enregistrée le 15 décembre pour la succursale de Mont-Saint-Hilaire, a constaté L’ŒIL dans les documents obtenus auprès de Nathalie Brault Syndic. Du côté de Saint-Hyacinthe, la faillite de la boutique s’élève à 258 185,87 $ .

D’après les données relevées par le syndic, l’entreprise avait un actif de seulement 7501 $ en équipement pour sa succursale hilairemontaise, tandis que le passif s’élevait à 424 546,08 $. Pas moins de 91 créanciers non garantis y figurent, dont près de 56 microbrasseries, cidreries et vignobles du Québec. Dans la liste des créanciers garantis, le groupe financier BMO réclame 336 000 $.

« Plusieurs facteurs »

La fermeture du commerce a été annoncée dans une note écrite à la main et adressée à la clientèle. « Pour plusieurs facteurs, nous avons décidé de fermer nos portes », ont indiqué les copropriétaires Janick Sorel et Marc-André Boucher.

Visiblement déçus d’en arriver à cette triste fin, les franchisés ont déploré le manque de soutien de la part du siège social de Tite Frette alors qu’ils traversaient des difficultés.

« Nous ne partageons pas la même vision que le franchiseur et le modèle d’affaires étouffant nous causait d’énormes pertes, tant monétaires [qu’au niveau de] la passion qui disparaissait. À ceci s’ajoutent notre réalité familiale avec deux enfants, dont un jeune bébé, puis le manque de main-d’œuvre. Nous n’avons pas eu de support afin de trouver un compromis pour continuer de vous servir », pouvait-on lire sur la note adressée à la clientèle, qui a été retirée quelques jours plus tard.

Jointe par L’ŒIL, Janick Sorel a préféré s’abstenir de commenter la fermeture pour le moment.

De son côté, le président et cofondateur de Tite Frette, Karl Magnone, rapporte que des démarches avaient été entamées dans les derniers mois afin de trouver une solution pour garder les deux succursales ouvertes, que ce soit par le biais de nouveaux acheteurs ou d’investisseurs, mais aucune entente n’a été trouvée avec les propriétaires franchisés. « L’objectif a toujours été de les assister », a-t-il affirmé en entrevue téléphonique avec L’ŒIL.

L’inflation dans le domaine alimentaire amène les gens à faire des choix, remarque le président de Tite Frette, qui fait une corrélation avec la baisse des ventes observée dans plusieurs de ses boutiques. « On est très affectés par ça », a-t-il soutenu.

Une réouverture à prévoir?

Malgré cette faillite, Tite Frette ne lance pas la serviette sur les deux marchés touchés. Son président est d’avis que son commerce a sa place autant à Mont-Saint-Hilaire qu’à Saint-Hyacinthe.

« On pense sincèrement que c’était bien parti à Saint-Hyacinthe et à Mont-Saint-Hilaire. Ce sont deux succursales avec un beau potentiel et on veut qu’elles rouvrent. L’objectif est de faire un rachat de la faillite pour aider à payer le plus possible les fournisseurs qui n’ont pas été payés. On a déjà un acheteur qui serait intéressé », a fait savoir Karl Magnone.

L’appel d’offres de liquidation des actifs a été lancé dans les derniers jours par le biais de Services FL. Les actifs pourront être examinés le 4 janvier et l’ouverture des soumissions est prévue pour le 11 janvier.

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