Mme Deniger s’est convertie à la philosophie zéro déchet en 2017 en participant au premier festival de l’Association québécoise zéro déchet. Elle avait déjà intégré le véganisme dans sa vie, mais a voulu pousser encore plus sa volonté de réduire sa trace sur l’environnement. Elle s’est alors mise à créer des produits zéro déchet par la couture, elle qui possède une formation en design de mode.
« Je me suis rendu compte que j’avais beaucoup de sacs de retailles. Ça n’a pas de bon sens d’acheter du tissu neuf, faire des produits zéro déchet, mais de créer des déchets », raconte-t-elle.
Elle s’est associée à des friperies. Ces dernières effectuent un tri des vêtements qui seront vendus dans leur boutique. Elles permettent à Mme Deniger de prendre des tissus qui ne seront pas vendus en boutique pour créer des produits réutilisables, comme du papier de toilette, des sacs à collation, des couvre-bols.
« Ça avait ses limites. Je me suis dit qu’il fallait que j’aille plus loin. Je trouvais que c’était un beau projet d’aller vers les jeunes. Il y a déjà un mouvement dans les écoles avec le recyclage et le compost. Quand j’ai proposé mes ateliers, on m’a dit que ça allait en continuité avec ce qu’ils faisaient déjà », explique-t-elle.
Depuis janvier 2021, elle offre des ateliers dans les écoles et les maisons des jeunes et elle offrira cet été des ateliers auprès des camps de jour. Son entreprise Le bac rose consiste à donner des ateliers aux jeunes, âgés de 5 à 17 ans, afin de leur donner les outils pour réutiliser les tissus à la maison pour créer d’autres choses ayant une plus grande valeur, ce qu’on appelle le surcyclage. Toute personne peut aussi se procurer les ensembles « DIY » (Do It Yourself) sans avoir à suivre les ateliers.
« Les vêtements sont une matière super intéressante. Il y a de la bonne qualité. Donner de la valeur à un tissu quand tu sais que ce serait jeté, c’était mon défi. Il y a encore des gens au Québec qui jettent leurs vêtements plutôt que de les donner. Je trouve que ça n’a pas de bon sens », ajoute Mme Deniger.
Une suite logique
En quittant Montréal pour Mont-Saint-Hilaire en 2019, Christine Deniger voulait lancer plusieurs projets. C’est qu’elle n’est pas à ses premières armes en matière d’éducation dans le domaine du zéro déchet. Elle est notamment l’instigatrice du groupe de la Vallée-du-Richelieu de l’Association québécoise zéro déchet. Le groupe local se compose maintenant de près de 400 membres. Elle a été coach pour l’Académie ZD.
« Je venais de quitter ma job dans l’industrie de la mode. Je travaillais dans le domaine de l’uniforme. On produisait des déchets et des déchets. La compagnie me disait : ce n’est pas le bleu que je voulais. On jetait. C’était terrible. Quand je suis arrivée ici, j’avais plein d’idées. Ce n’est pas parce que je ne suis plus à Montréal qu’il ne se passe rien », affirme-t-elle.
Le bac rose a pris son envol il y a quelques mois, mais Mme Deniger la voit déjà beaucoup plus loin. Elle espère former plusieurs animateurs à travers le Québec qui pourront à leur tour donner des ateliers.