12 mai 2025 - 05:00
Traitement inéquitable envers La Maison autochtone, clame André Michel
Par: Denis Bélanger
La Maison autochtone. Photothèque | L’Œil Régional ©

La Maison autochtone. Photothèque | L’Œil Régional ©

Le fondateur de La Maison autochtone, André Michel, clame sur plusieurs tribunes que la Ville de Mont-Saint-Hilaire baigne dans le principe des deux poids, deux mesures dans le cas de La Maison autochtone. Selon lui, le traitement de la Municipalité réservée aux organismes Connexion Nature et le Musée des beaux-arts de Mont-Saint-Hilaire (MBAMSH) prouve son affirmation. La Ville réfute néanmoins ses prétentions.

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André Michel est venu souligner à la séance ordinaire du conseil municipal du 5 mai que Connexion Nature logeait au bâtiment municipal situé au 1157, chemin Rouillard depuis plusieurs mois sans bail. Il a partagé les mêmes points de vue dans une correspondance qu’il a envoyée à L’Œil Régional. L’artiste trouve déplorable cette situation, alors que la Ville ne voulait pas reconduire le bail de La Maison autochtone dans les conditions actuelles et qu’elle est contrainte de partir.

M. Michel estime que le maire Marc-André Guertin est en conflit d’intérêts, car Connexion Nature a déjà été son employeur et que l’élu a même siégé au conseil d’administration de l’organisme quelques années avant de se lancer en politique. Il a même affirmé avoir envoyé une plainte à cet effet au ministère des Affaires municipales et de l’Habitation. Il a néanmoins refusé de montrer un accusé de réception de cette plainte à L’ŒIL. Rappelons que la Ville a indiqué par le passé qu’il y a un conflit d’intérêts à La Maison autochtone, puisque la directrice générale, Chantal Millette, est la conjointe de M. Michel.

La Ville a d’ailleurs adopté à la même séance une résolution pour la conclusion d’un bail avec Connexion Nature qui a dû quitter son ancien toit appartenant à l’Université McGill. La Municipalité n’avait toutefois pas donné les détails financiers de cette entente au moment de mettre sous presse.

« Contrairement aux organismes reconnus par la Ville, Connexion Nature ne reçoit aucune subvention de fonctionnement de notre part. Ses liens avec nous se limitent à des contrats liés à des travaux réalisés pour et en collaboration avec la Ville, souligne la porte-parole Geneviève Désautels. C’est d’ailleurs Connexion Nature qui nous a demandé l’autorisation d’occuper le bâtiment de la Ville. Cette maison, située dans le quartier industriel, était destinée à être démolie ou déménagée. En l’occupant, Connexion Nature a accepté de la prendre sous son entière responsabilité et de s’en porter garant. »

La Ville n’a pas consulté non plus d’avocats pour ses démarches avec Connexion Nature, avançant qu’il était évident qu’il n’y a pas d’apparence de conflit d’intérêts. On ajoute que les règlements sont très stricts et clairs pour limiter les dérapages éthiques.

« Le maire ne vote pas sur des résolutions, sauf lorsqu’il en est lui-même le proposeur, conformément à la loi, dans les limites de ses prérogatives, renchérit Mme Désautels. Le maire n’a pas de contrat de travail avec Connexion Nature. Il s’agit simplement d’un ancien employeur, avec qui le lien d’emploi a pris fin il y a plusieurs années. »

Pas la même offre

D’un autre côté, M. Michel rappelle dans sa correspondance que La Maison autochtone ne recevait pas la même offre que le Musée des beaux-arts. Le maire Marc-André Guertin n’avait jamais voulu détailler les propositions faites à La Maison autochtone pendant la négociation du bail, affirmant ne pas vouloir négocier sur la place publique.

Un rapport d’audit de gestion et de gouvernance produit par la firme Raymond Chabot Grant Thornton (RCGT) explique que Ville refusait d’offrir un financement à La Maison autochtone comparable à celui du MBAMSH en raison de son budget limité et des différences de mission et d’actifs entre les deux organismes. « La Ville a aussi souligné la bonne santé financière de La Maison, qui possède d’importants actifs nets, et a rappelé que, contrairement à l’autre musée, La Maison était agréée et recevait des fonds d’un programme de subvention », peut-on lire dans le document.

Ce passage reflétait toutefois seulement la réalité qui existait pour les deux institutions muséales au printemps 2024. L’été dernier, le MBAMSH a obtenu son agrément du ministère de la Culture, tandis que La Maison autochtone l’a perdu.

Toujours selon l’audit, la plus récente offre de la Ville envers La Maison autochtone remontait au 10 octobre 2024. Le loyer a été majoré à 38 000 $ pour tenir compte de la valeur marchande et l’entente financière a été augmentée à 87 600 $ pour la mission, avec 12 500 $ pour l’entretien courant.

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