À 47 ans, Sylvain s’est retrouvé sans stage rémunéré, au début de l’automne; une conséquence d’une réorganisation du Centre de réadaptation en déficience intellectuelle et troubles envahissants du développement (CRDITED) Montérégie-Est. L’organisme de santé a transformé les stages en entreprise en emploi définitif ou en bénévolat, une restructuration qui s’est traduite en perte d’emploi dans certains cas, comme celui de Sylvain.
Selon le père de Sylvain, Gilles Sanscartier, le CRDITED a depuis trouvé à Sylvain un poste de bénévole dans un centre de conditionnement physique de la région. Sylvain s’occupe entre autres de nettoyer les machines, à raison de deux jours par semaine.
Si le père se dit heureux que Sylvain se plaise dans ses nouvelles fonctions, il continue tout de même de déplorer la décision du CRDITED. Le petit «salaire» que Sylvain gagnait auparavant (2,35$/ heure) lui permettait de se payer des vacances et de s’intégrer à la société.
«Il y a maints endroits où Sylvain pourrait faire du bénévolat, excepté qu’il a des aptitudes à travailler et on ne voit pas pourquoi [il ne serait pas rémunéré]. »
Toujours à la recherche de subventions
À l’Arche Belœil, un organisme à but non lucratif qui offre un milieu de vie à des personnes avec déficience intellectuelle, la directrice générale Marie Fréchette confirme que deux autres usagers, dans la même situation que Sylvain, font maintenant du bénévolat, à raison d’un plus petit nombre d’heures par semaine que le poste qu’ils occupaient avant la réorganisation.
L’organisme a d’ailleurs trouvé un moyen d’occuper certains usagers, dont Sylvain, après la perte d’emploi à l’automne, en leur confiant des tâches de ramassage de feuille chez des particuliers, une tâche rémunérée.
Sylvain fait aussi partie depuis peu d’un atelier d’entretien. Il effectue des travaux, comme la peinture de pièces, pour l’organisme. Mme Fréchette précise toutefois qu’il s’agit pour le moment d’un atelier interne, puisque l’organisme n’a pour le moment aucune subvention pour mettre sur pied ce projet qui permettrait de rémunérer les usagers.
«Pour l’instant, on ne peut même pas penser se louer un local pour partir autre chose. On est à la recherche de sous. On attend de voir s’il y a quelque chose qui se développera du côté [CRDITED]», explique Marie Fréchette.