Si le débat visait les candidats dans la circonscription de Belœil-Chambly, il est important de mentionner que M. de Casanove représente plutôt le comté voisin, Pierre- Boucher–Les Patriotes–Verchères, à cause d’un enjeu empêchant le candidat libéral de Belœil-Chambly, Nicholas Malouin, d’y participer. Quant au Parti conservateur du Canada, Sylvain Goulet a décliné l’invitation et le parti n’a pas souhaité envoyer un autre représentant à la place.
La formule de la soirée était inspirée de la soirée « Cinq chefs, une élection », présentée par Radio-Canada ces dernières semaines : chaque candidat disposait de 30 minutes pour répondre aux 10 questions préparées par les coanimatrices de la soirée, Julie La Rochelle et Catherine Bouchard, sans interaction avec les autres candidats présents.
Yves-François Blanchet
Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a été le premier à répondre aux questions des animatrices, ce qui lui a permis de répéter la pertinence pour le Québec d’avoir une « voix différente » de celle du reste du Canada et de rappeler différentes positions du Bloc, comme celle d’augmenter le pouvoir d’achat des strates plus vulnérables de la société, dont les aînés, et de baisser la pression sur le parc résidentiel, notamment en favorisant la construction de davantage de logements étudiants. Il pense aussi que le fédéral devrait fournir plus de « chèques » pour financer le transport collectif, de compétences provinciale et municipale. Localement, M. Blanchet est brièvement revenu sur le cas Northvolt. « Malgré les maladresses du projet Northvolt, il ne faut pas abandonner la filière batterie », a-t-il mentionné.
Yves-François Blanchet a aussi été le plus incisif des trois candidats présents, mettant au défi les conservateurs d’annoncer « ce qui doit être coupé » pour atteindre l’équilibre budgétaire tout en accordant des baisses d’impôts aux contribuables canadiens, et affirmant avoir bien hâte de voir le cadre financier du PLC, qui n’était pas encore dévoilé au moment du débat, laissant entendre que les promesses libérales ne sont pas toutes réalistes et réalisables.
Marie-Josée Béliveau
La candidate néo-démocrate Marie-Josée Béliveau a pour sa part beaucoup insisté sur les opportunités de changements qui s’offrent pour les Canadiens et les électeurs de Belœil-Chambly. « Ici, on a des entreprises innovantes et je vois ce moment de crise comme un moment de défi », a-t-elle soutenu au sujet de la guerre commerciale avec les États-Unis. Le mot clé de ses réponses a été « structurant », notamment lorsqu’elle a parlé de la promotion du commerce interprovincial, de logement et de transport en commun. Elle s’est par ailleurs montrée critique dans le dossier du REM. « Avec le REM, on a laissé faire certains systèmes, alors qu’il faut ajouter des options! […] Ça n’a pas réglé le problème, ça a juste transformé la chose. »
Mme Béliveau considère que le Canada accorde beaucoup trop d’importance au pétrole de l’Ouest, alors que le Québec a « toutes les ressources » pour produire une énergie propre et renouvelable, et soutient que la vision sociale-démocrate du NPD est la bonne dans le contexte économique actuel. « L’objectif est que personne ne soit laissé de côté, avec un système qui répartit la richesse à tous les niveaux. » Son parti veut aussi encourager la transition énergétique, autant pour les entreprises que les particuliers.
Laurent de Casanove
Le troisième et dernier candidat de la soirée, Laurent de Casanove, représentait le PLC et a vivement défendu l’image de son chef Mark Carney. Selon lui, M. Carney a réussi l’exploit d’obtenir le respect du président américain Donald Trump, ce qui a rassuré plusieurs Canadiens. Il a aussi confirmé sa pleine confiance en la vision du premier ministre, même s’il a trouvé « dommage » de devoir mettre fin à la taxe carbone.
M. de Casanove et le PLC veulent « trouver une balance entre l’aide aux entreprises sans exacerber le déficit » et trouver une solution durable à la crise du logement à travers le pays. Le candidat a laissé entendre que davantage de maisons préfabriquées, comme ce qui se fait par exemple aux Maisons Bonneville de Belœil, pourraient faire partie de la solution un peu partout à travers le pays.
Le candidat dans Pierre-Boucher–Les Patriotes–Verchères s’est dit fier de se battre pour protéger les droits des minorités, à la fois comme immigrant et jeune politicien. Il espère que son passage au débat électoral aura permis de briser certains stéréotypes et de montrer qu’il est possible de s’intégrer et de prendre sa place. Il espère aussi que la région fera le choix d’être « à la table des décisions » en élisant un candidat qui pourra faire partie du gouvernement.
Le débat organisé par la CCIVRR, d’une durée d’un peu plus d’une heure et demie et capté par TVR9, peut être visionné en ligne.