Rappelons que la famille Gendron-San Emeterio avait pris l’avion pour se rendre jusqu’aux Açores, un archipel portugais au milieu de l’océan Atlantique, afin d’y trouver le Liberté sur l’océan, son voilier. Les mois qui ont suivi ont servi à apprivoiser le bateau… et à profiter des beautés de cette région. « Les Açores, c’était assez fantastique à visiter. En décembre, nous étions prêts à passer d’une île à l’autre, mais nous étions particulièrement accros à la ville de Horta, où nous avons passé huit mois », raconte le couple. Maria, dont la langue maternelle est l’espagnol, a assez facilement pu apprendre le portugais pendant ce séjour. « Pas au point de tenir une conversation pendant des heures, mais je me débrouille! Et si je ne connais pas le mot en portugais, je le dis en espagnol et, généralement, on me comprend! »
C’est en juin que la famille a entrepris son vrai premier gros trajet en mer, quittant l’archipel pour rejoindre le continent européen. « La traversée devait durer 10 jours, mais on a été frappés par notre première vraie tempête à 300 milles nautiques de la côte et on a passé 36 heures à la dérive en attendant qu’elle passe », relate Michel. « On s’est fait brasser pas mal! Notre traversée a finalement duré 11 jours », ajoute Maria. Depuis, le Liberté sur l’océan a exploré la côte espagnole. La plus grande crainte pour le couple est la multiplication des attaques d’orques dans la région, qui peuvent s’en prendre au gouvernail des bateaux. « On touche du bois, rien ne nous est arrivé encore », soutient Maria San Emeterio.
Un jour à la fois
Lors de sa première rencontre avec le journal, le couple avait une idée assez claire de son itinéraire pour toute la durée du projet. « Depuis, le plan a un peu changé, reconnaît Michel Gendron. On voulait visiter la Méditerranée, mais on nous a plutôt conseillé de faire l’Atlantique à la place. On nous a aussi suggéré d’aller au Groenland, mais c’est un peu trop aventureux à notre goût! Même si on part six ans, on n’aura pas le temps de tout voir, alors il faut faire des choix! » « Quand on vit sur un voilier, on ne sait jamais où on sera le lendemain », renchérit Maria. Dans les prochains mois, l’équipage du Liberté sur l’océan prévoit encore de passer beaucoup de temps au sud de l’Espagne avant de visiter les îles dans l’Atlantique et ensuite d’atteindre les Antilles vers la fin 2023 ou le début 2024.
Le fils du couple, Tristan, semble bien s’acclimater à sa nouvelle vie. « C’est un vrai Tarzan, il a beaucoup grandi en un an! Sa cinquième année à l’école s’est bien passée et il s’est fait des amis dans la dernière année », commente sa mère. Le jeune de 11 ans s’est même transformé en entrepreneur alors qu’il cuisine des gâteaux dont il revend les tranches dans les marinas où le bateau se trouve à l’aide d’un discours en anglais et en espagnol. « Des enfants de son âge tondent des pelouses, Tristan vend des gâteaux! », rigole Maria. Et, même sur un voilier aux côtes de l’Europe, Tristan arrive encore à jouer aux jeux vidéo avec ses amis de Mont-Saint-Hilaire!
Patreon à venir
En plus d’être active sur les réseaux sociaux, Maria San Emeterio a enregistré 37 épisodes du balado Liberté sur l’océan, notamment disponible sur Spotify, mais aucun épisode n’a été mis en ligne depuis la fin juillet. Maria travaille actuellement à créer du contenu accessible via Patreon, une plateforme de contenu par abonnement. « Le but est de continuer de mettre du contenu sur Facebook et Instagram, mais de mettre du contenu plus exclusif sur Patreon », confirme Maria. Le couple est touché par les beaux commentaires entendus depuis le début du périple. « Les gens nous disent que c’est inspirant, ce qu’on fait. Ça nous fait chaud au cœur à lire », conclut Michel.