Elle a accusé M. Gagnon d’avoir joué d’intimidation contre elle alors qu’elle était employée par la Ville. « J’ai été témoin d’agissements immoraux, qui manquaient d’éthique et que j’ai déclarés à mon employeur. Il n’y a eu aucun changement. Devant ce constat-là, j’ai perdu le désir de représenter la Ville et les élus qui y étaient. […] Vous avez joué d’intimidation, vous avez joué de salissage, vous avez joué de plusieurs éléments à mon égard et vous avez presque gagné à plusieurs reprises », a lancé Nadine Viau dans une tirade le visant, soulignant qu’il savait comment contourner les règles au point de l’amener, elle, à partir en congé de maladie et ultimement à quitter son emploi à la Ville en 2020. Rappelons que c’est M. Gagnon qui a été le premier à remettre en doute publiquement l’éligibilité de Marc-Olivier Bérubé en mai dernier, documents en main.
Questionnée sur les accusations d’intimidation et de manque d’intégrité qu’elle a formulées à l’égard de l’ancien conseiller Réginald Gagnon, Nadine Viau n’avait pas rétracté ses paroles quelques jours plus tard. « Comme mairesse et présidente d’assemblée, est-ce que c’était ma place de le faire? Non. Est-ce que je m’excuse de ce que j’ai dit? Non. […] Ce que je voulais dire dans mon intervention, ce n’était pas de dénoncer M. Gagnon, mais de dire que je ne tolère plus l’intimidation, les attaques gratuites et la médisance. » Mme Viau ne s’inquiète d’ailleurs pas outre mesure de poursuites venant de M. Gagnon.
Ce dernier a d’ailleurs confirmé à L’ŒIL qu’il étudiait ses options, incluant une poursuite en diffamation. « Je pense que les propos de la mairesse sont indignes de sa position. Elle m’a humilié en public et m’a accusé de faire des magouilles à la télé. C’est très sérieux. Je suis conscient que tout le monde ne m’aime pas et que je ne peux pas plaire à tous, mais en 12 ans [comme élu], je n’ai jamais vu ça », commente Réginald Gagnon.
Si Nadine Viau se dit prête à se défendre d’une poursuite en diffamation avec l’appui de témoins qui auraient vu les mêmes agissements qu’elle de la part de l’ancien conseiller Gagnon, ni la directrice générale Martine Vallières ni l’ancienne mairesse Diane Lavoie n’ont été au fait d’actes d’intimidation qu’il aurait commis pendant qu’il siégeait au conseil. « Concernant l’intimidation, j’étais l’employeur de Nadine Viau à l’époque, mais je n’ai pas été mise au fait de telles accusations. J’ai vérifié son dossier et aucune plainte pour intimidation n’a été déposée. […] J’ai entendu cela pour la première fois [le 26 octobre] », soutient Martine Vallières.
Toutefois, elle note une plainte formulée par Mme Viau lorsqu’elle était employée de la direction de l’urbanisme pour des gestes que cette dernière jugeait répréhensible. C’est la mairesse Diane Lavoie qui a parlé au conseiller pour régler la situation. « À l’époque, [Réginald Gagnon] était président du comité consultatif d’urbanisme (CCU) et il lui arrivait de rencontrer des personnes concernées par des décisions pour répondre à leurs questions et leur donner de l’information puisqu’il avait une bonne connaissance des dossiers », se souvient Diane Lavoie, qui a parlé au journal. « Je lui ai demandé de ne rencontrer des gens qu’à l’hôtel de ville et si possible en présence d’un employé de la Ville, pour éviter toute apparence de conflit d’intérêts. Il a compris la situation et n’a jamais dérogé par la suite. »
Mme Lavoie, qui a longuement côtoyé Réginald Gagnon au conseil municipal, assure que les accusations formulées par l’actuelle mairesse de Belœil l’ont surprise et qu’elle ne croit pas qu’il soit un intimidateur. « Jamais je n’ai vu M. Gagnon intimider qui que ce soit. Quand il avait quelque chose à dire, il ne s’est jamais gêné pour le faire, mais il l’a toujours fait dans le respect. » O.D.
