En raison de plusieurs motifs et parce que nous n’avons pas de garanties de la part du promoteur par rapport aux recommandations qui lui ont été transmises, je crois que la décision de la Ville n’est tout simplement pas éthique. Elle sert des intérêts particuliers au détriment de réserves exprimées par un nombre important de citoyens et de commerçants », dit M. Guertin. Ses réserves ne datent pas d’hier, il les a partagés en compagnie d’autres citoyens aux membres du conseil municipal en janvier dernier avant que ne soient adoptés les différents règlements liés au PPU.
Lui-même résidant de Mont-Saint-Hilaire, Marc-André Guertin a été consultant pour la Ville entre 2014 et 2017. Son mandat visait à coordonner le Comité consultatif relatif à l’évaluation des orientations de développement et à l’intégration du Plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD) à Mont-Saint-Hilaire. Il a aussi assisté le Service de l’aménagement du territoire et de l’environnement de la Ville entre le moment où le PMAD est entré en vigueur jusqu’à ce que le Plan d’urbanisme durable (PUD) et la réglementation soient adoptés. Un exercice qui a nécessité entre autres 46 réunions de concertation et 21 consultations publiques.
« La population et la Ville se sont investies dans un ambitieux projet de planification urbaine », dit M. Guertin, qui est aussi enseignant à l’Université de Sherbrooke au Centre universitaire de formation environnement et développement durable. « C’est dommage que l’un des premiers gestes majeurs effectués après l’adoption du PUD soit de le modifier, notamment au niveau des superficies des commerces. Je crois que c’est un désaveu de l’exercice de démocratie municipale qui a mené à l’adoption du PUD. La population souhaitait une densification des logements dans le secteur Saint-Georges avec des commerces de petite superficie de manière à aménager un quartier à échelle humaine. »
L’Hilairemontais croit de plus que la venue du IGA sur Saint-Georges viendra accentuer les problèmes de circulation à l’intersection de la 116 et de la rue Fortier et que l’architecture et la hauteur du bâtiment auront un effet important sur le paysage. Il regrette aussi l’absence d’études ou de résultats d’analyse permettant d’analyser l’armature commerciale du centre-ville. « Nous sommes dans une conjoncture qui fait que l’offre en espace locatif commercial est importante par rapport à la demande », renchérit-il.
M. Guertin reconnaît néanmoins certains éléments positifs dans le projet d’Odacité, mais qu’ils demeurent marginaux par rapport à la balance des inconvénients. « Le bâtiment permettra de densifier le centre-ville et de répondre à certaines préoccupations environnementales, comme le toit vert et le stationnement intérieur pour réduire les îlots de chaleur. »