Le sous-sol de la résidence de Stéphane Dion regorge de fourrures de tout genre. L’hiver venu, le résident de Mont-Saint-Hilaire y passe le plus clair de son temps. C’est là que prennent vie les créations de Fourrure MOS, notamment en vente au Sports Experts de Belœil.
«À 42 ans, je suis un des plus complets; je cous, je bloque, j’assemble», explique-t-il.
Mariage et taillage des peaux, patrons, couture; la confection de vêtements et d’accessoires de fourrures n’a plus de secrets pour l’artisan. Il fait presque tout de ses mains, à l’exception du nettoyage, de la teinture et du rasage.
«Je suis venu au monde là-dedans. Étant jeune, comme tous les enfants, on suit nos parents. J’allais aider mon père les fins de semaine. J’avais cinq, six, sept ans, se souvient-il. J’ai toujours fait ça.»
Mitaines, chapeaux… et bikini
Stéphane Dion confectionne toutes sortes de pièces à base de la fourrure, notamment des mitaines, chapeaux, cols de manteaux, coussins ou jetés. Il a fait plusieurs fois des revêtements de sièges de motoneiges et a même déjà eu une demande pour un bikini de fourrure. Parmi les pièces insolites figurent une selle de cheval pour un client qui faisait de l’équitation l’hiver, une pièce qu’il est particulièrement fier d’avoir réalisée pour sa complexité.
Pour les objets de sa collection, l’Hilairemontais ne travaille qu’avec des matériaux neufs. Il achète notamment les retailles de manufacturiers à Montréal pour les accessoires en patchwork. Il achète également des peaux de trappeurs québécois et des entreprises montréalaises pour le cuir, qu’il utilise notamment pour la confection de mitaines et de chapeaux.
Pourquoi ne pas prendre des matériaux recyclés? «La fourrure, c’est un produit biodégradable. Oui, ça a une certaine longévité, mais je ne veux pas donner un produit fragilisé», explique-t-il.
M. Dion œuvre aussi à la réparation de manteaux. Quand le vêtement n’est pas récupérable, il propose de transformer les fourrures en accessoires d’intérieur.
Difficile de vivre de son art
Stéphane Dion se fait aussi connaître grâce aux marchés publics et aux pourvoiries. Malgré sa passion, il doit également travailler comme paysagiste l’été puisqu’il ne peut pas vivre de son art à temps complet. Il soutient qu’il s’agit d’un milieu à forte compétition où peu de subventions gouvernementales existent pour les artisans québécois.
Si l’intérêt vers l’achat local est présent, l’artisan note toutefois que les consommateurs ne sont pas prêts à investir le plein prix. «Il n’y a pas un artisan qui peut concurrencer le “fabriqué en Chine”. Les gens se disent que puisque c’est artisanal, ils peuvent marchander.»