L’histoire a fait les manchettes pendant la première semaine de juillet. Bobby Nassios, l’homme de 39 ans arrêté, fait face à de graves accusations de voies de fait, de menaces de mort et de bris de conditions pour avoir consommé de l’alcool. Il pourrait même être passible d’une peine de prison à vie pour avoir forcé le détournement de l’avion. L’homme doit revenir en cours d’ici la fin du mois.
Fraichement débarqué de l’avion, M. Mercier s’est entretenu avec L’Œil Régional. Il a eu l’occasion de d’échanger avec M. Nassiso au moment de l’embarquement. M. Nassiso était assis juste derrière M. Mercier dans l’avion. «Il me donnait des claques sur la tête. Il était déjà saoul, raconte M. Mercier. Nous n’étions pas encore décollés qu’il demandait de la boisson. On m’a dit qu’il avait bu des shooters.»
M. Mercier confirme que l’individu était agressif envers le personnel, bruyant avec ses effets personnels et qu’il frappait dans le banc.
Après une heure de vol environ, à la hauteur d’Albany dans l’État de New York, le commandant de vol annonce le retour de l’avion à Montréal pour la sécurité des passagers. Des avions de chasse de type F-15 escortent l’appareil qui se voit refuser un atterrissage en sol américain.
Pendant ce temps, Robert Mercier et un agent de la GRC en vacances calment l’individu. «On l’écoutait surtout, explique M. Mercier que d’autres passagers ont affectueusement appelé »le sauveur ». Je lui parlais, il m’écoutait. Dans la dernière demi-heure, il s’était calmé; on l’écoutait parler de ses drames, de son divorce.»
Le policier à la retraite se souvient d’avoir entendu M. Nassios menacer de faire sauter l’avion et de crier I’ll kill all the Quebecers (je vais tuer tous les Québécois).
Une fois l’avion atterre à Pierre-Eliott Trudeau, les policiers sont rapidement intervenus dans une arrestation musclée.
Dédommagement
Malgré les désagréments, M. Mercier s’est dit satisfait du traitement par la compagnie. En plus de payer son repas et de proposer de payer pour une chambre d’hôtel, M. Mercier a reçu un montant de 150 $ pour ses dépenses. Il n’a toutefois pas pu profiter de la chambre d’hôtel, car il regagnait son siège dans le même appareil le lendemain, toujours à destination de Cayo-Coco. «Pour l’hôtel, j’ai finalement dormi sur un banc, comme un clochard. Le lendemain, je reprenais l’avion. L’argent m’a permis de faire une excursion en catamaran et de sortir en VIP», conclut l’homme avec humour.