6 janvier 2025 - 05:00
Un beau boisé
Par: Vincent Guilbault
Vincent Guilbault

Vincent Guilbault

C’est sous les applaudissements (en fait, leurs propres applaudissements) que les élus d’Otterburn Park ont accepté de déposer une offre d’achat pour l’acquisition du boisé des Bosquets Albert-Hudon, lors de la dernière séance publique de 2024.

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Au moment d’écrire ces lignes, quelque part pendant les fêtes, nous savions que l’offre d’achat était la première étape d’un processus qui pourrait s’étirer sur quelques mois et se conclure par un achat du boisé, accompagné d’une subvention du programme de la Trame verte et bleue de la Communauté métropolitaine de Montréal. Même si rien n’est joué pour la subvention, qui est conditionnelle à l’achat, la mairesse Mélanie Villeneuve se dit « très confiante » de l’obtenir. Jouons le jeu et prévoyons que ce sera le cas pour la discussion.

Il est de mise en début d’année, je pense, de souligner ce bon coup. Comme l’écrit la conseillère municipale Natacha Thibault sur ses réseaux sociaux, « acquérir et protéger un grand boisé de 38 hectares à perpétuité est un investissement riche et précieux pour la collectivité et pour la ville. » Elle a raison aussi de rappeler que pour les Otterburnois, le bosquet « fait partie de notre identité et de notre patrimoine. Otterburn Park n’est plus Otterburn Park sans son “Park”. » C’est aussi une façon pour la Fondation Papillon, propriétaire du boisé, de se décharger de la responsabilité de l’entretien, une lourde tâche pour un organisme à but non lucratif.

Disons que c’est un bon coup en cette année électorale! Je ne suis pas si cynique, je suppose que ce n’est pas une manœuvre politique. Mais bon, deux choses peuvent être vraies en même temps!

Une petite note sur les élections. Je lance une petite fleur aux élus de Mont-Saint-Hilaire d’avoir décidé, dans leur exercice budgétaire 2025, de ne pas avoir inclus un montant pour le budget participatif, afin de ne pas lier les mains d’un futur conseil municipal. Je ne peux pas en dire autant pour les élus d’Otterburn Park qui, à quelques mois d’une élection, viennent tout juste d’adopter une planification stratégique, un document qui dicte la vision de la Ville et des élus. Je comprends que l’exercice permet de tâter le pouls de la population et que le document n’est pas liant pour un futur conseil, mais en adoptant une vision 2025-2030, alors que le conseil municipal pourrait être complètement différent en fin d’année, je trouve ça bien ordinaire. C’est presque une façon de se payer un programme électoral sur le dos des électeurs…

En 2017, je disais la même chose dans un éditorial à propos de Belœil qui venait de se doter aussi d’une planification stratégique. Mes mots : « Pour la planification stratégique, j’ai sourcillé. Comment peut-on présenter à quatre mois des élections sa vision de la Ville pour les dix prochaines années? Est-ce pour lier les mains du prochain conseil municipal? Est-ce pour se payer sur le dos de la population un programme électoral, en plus de mettre à contribution les employés municipaux? Peut-être pas! Peut-être juste de la mauvaise foi de ma part. Ça ne serait pas une première. »

Je disais aussi ceci : « Il y a de belles choses dans ce document. Je passe sur la section des valeurs; ça m’ennuie lorsqu’une entreprise me parle de ses valeurs, ça m’ennuie aussi lorsque c’est un organisme. Ça tourne toujours autour du respect, de l’innovation et de l’esprit d’équipe. Un gros et cetera. Je vous invite surtout à lire la section sur les objectifs, c’est plus concret. »

Pour la planif d’Otterburn Park, mon opinion est exactement la même. C’est bien beau, mais bon…

Bonne année 2025!

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