17 novembre 2021 - 13:24
« Flash de mémoire », quatrième album pour le duo de Belœil
Un bon flash de la part de Mélisande [électrotrad]
Par: Olivier Dénommée
Le couple belœillois Alexandre de Grosbois-Garand et Mélisande Fauteux-Gélinas forme le groupe Mélisande [électrotrad] et cherche constamment à repousser les limites du métissage entre la musique traditionnelle québécoise et l’électro-pop. C’est une fois de plus le cas avec son quatrième album, Flash de mémoire. Photo Maxim Morin

Le couple belœillois Alexandre de Grosbois-Garand et Mélisande Fauteux-Gélinas forme le groupe Mélisande [électrotrad] et cherche constamment à repousser les limites du métissage entre la musique traditionnelle québécoise et l’électro-pop. C’est une fois de plus le cas avec son quatrième album, Flash de mémoire. Photo Maxim Morin

Ces dernières années, le groupe Mélisande [électrotrad], composé du couple belœillois Mélisande Fauteux-Gélinas et Alexandre de Grosbois-Garand, a consacré beaucoup de temps à la recherche du meilleur répertoire traditionnel québécois qu’il transforme ensuite en chansons dansantes. Pour son quatrième album, Flash de mémoire, qui sera officiellement lancé vendredi, se sont des chansons parfois très connues qui ont droit au même traitement.

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Parmi les 10 pistes de Flash de mémoire, on retrouve bien sûr quelques classiques du répertoire trad tels que « Dondaine », « Au chant de l’alouette » ou « V’la le bon vent », mais on remarque surtout les chansons populaires inspirées par le trad, comme « Y a pas grand chose dans l’ciel à soir » (Paul Piché), « Dégénérations » (Mes Aïeux) ou encore « Les étoiles filantes » (Les Cowboys Fringants). « Ça faisait quelques années qu’on jonglait avec l’idée de faire des reprises de chansons qui ne sont pas purement traditionnelles, mais qui ont été influencées par le trad. Ça nous permet de mettre en lumière le fait que cette influence s’entend aussi dans le registre populaire », estime Alexandre.

Cela rend ce quatrième album plus accessible que tout ce que le Mélisande [électrotrad] a proposé jusqu’à présent, mais c’est aussi à double tranchant, admet le duo. « C’est une pression supplémentaire pour nous de reprendre des chansons connues. On s’attend à ce que les gens soient curieux d’entendre notre version et que certains aimeront et d’autres non. Mais c’était aussi un beau défi et on a envoyé nos versions à certains des artistes originaux qui ont bien apprécié ce qu’on en a fait! », poursuit la moitié masculine du duo. Paul Piché et Vincent Peake de Groovy Aardvark ont été les premiers à entendre le traitement que Mélisande a fait de leurs chansons « Y a pas grand chose dans l’ciel à soir » et « Boisson d’avril ».

Plus dansant, plus assumé
Flash de mémoire reprend la formule instaurée avec Les Myriades, la précédente sortie du groupe. « L’album a été enregistré à Belœil, dans notre studio maison. On a une fois de plus fait appel à Gabriel Ethier à la réalisation et on a eu bien du plaisir dans le processus. On garde notre traitement
électro-pop, mais je pense que cet album est encore plus dansant que les autres, avec des bridges atmosphériques », assure Alexandre de Grosbois-Garand.

De son côté, Mélisande Fauteux-Gélinas a retravaillé certains textes et les a remis au goût du jour, sans rien enlever à leur énergie initiale. « Par exemple, dans “Au chant de l’alouette”, j’ai changé les paroles pour quelque chose de plus festif, mais en gardant les mêmes rimes. Quelqu’un qui écouterait distraitement la chanson ne se rendrait même pas compte que ce ne sont pas les paroles originales », note la chanteuse au sujet de cette piste, un de ses coups de cœur dans Flash de mémoire.

Un album pour le Québec
Comme la plupart des autres artistes du registre traditionnel, c’est ailleurs dans le monde que Mélisande [électrotrad] connaît le plus de succès, faisant découvrir à la planète les airs du Québec avec une touche moderne. Mais avec la situation pandémique, c’est un peu plus le public québécois qui est visé par Flash de mémoire. « Quand on voyage, le public ne connaît pas les chansons, que ce soit un air traditionnel ou une chanson populaire. Cet album s’adresse avant tout au public québécois et on espère avoir l’occasion de le faire découvrir à un maximum de gens! », soutient Mélisande, qui espère avoir amplement l’occasion de défendre les nouvelles chansons du groupe sur scène.

Le groupe montera d’ailleurs ce vendredi sur la scène de L’Astral, à Montréal, pour le lancement du nouvel album dans le cadre de Mundial Montréal. « On fait le party de clôture du Mundial avec notre nouvelle agence Pasa Musik. On a bien hâte de voir la réaction des gens! », s’exclame la chanteuse.

***

L’album Flash de mémoire, de Mélisande [électrotrad], sera officiellement disponible à compter du 19 novembre.

Plusieurs vers d’oreille

L’album Flash de mémoire est possiblement le plus ambitieux de Mélisande [électrotrad], et ça s’entend. Le duo reconnaît le défi qu’il s’imposait de réinventer des chansons connues sans les dénaturer, mais a bien tiré son épingle du jeu, particulièrement dans le cas de « Les étoiles filantes », qu’on a réussi à rendre contagieusement dansante, sans amenuiser son propos.

Mais les chansons les plus réussies de l’opus sont probablement celles moins connues, où le duo s’est donné le plus de latitude. On apprécie les sonorités à la Depeche Mode qu’on retrouve notamment dans « Dondaine » et « Au chant de l’alouette ». Mention particulière à cette dernière, qui est si bien réécrite qu’on n’y voit que du feu au niveau des paroles! On a aussi un faible pour l’arrangement atmosphérique très réussi de « Belle hirondelle ».

Il est trop tôt pour savoir si le duo va réussir à attirer un nouveau public grâce à cet album, mais on ne pourra pas dire qu’il n’aura pas tout essayé pour rendre l’univers niché du trad plus accessible.

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