L’équipe derrière la tortue a eu tellement de plaisir qu’elle est revenue à la charge avec le projet de faire une glissoire à l’effigie d’un castor, un animal travaillant – à l’image de ses créateurs – en plus d’occuper une importante symbolique pour les Premières Nations. Le castor est un animal qui, par ses habitudes, a beaucoup inspiré les peuples autochtones. « C’est un animal noble et travaillant, synonyme de bâtisseur, un être d’action; il est une vraie force de la nature, capable de dompter son environnement; fidèle à son clan, on peut toujours compter sur lui; il est un symbole d’harmonie entre les personnes et on lui reconnaît aussi ses grandes valeurs familiales et de travail en équipe », explique l’artiste André Michel, un des instigateurs du projet. Il reconnaît aussi faire un lien avec la Compagnie de la Baie d’Hudson, dont l’histoire est intimement liée à celle de la Nouvelle-France et dont il s’est souvent fait critique à travers des œuvres.
André Michel est accompagné dans ce projet par ses collègues sculpteurs Alain Dionne, Philippe Fleury, Bruno Tassé et André Boisvert, de même que par les collaborateurs Mathieu Néron et Réal Authier et le technicien Benoit Millette. Ils ont travaillé ensemble pendant quelques jours pour transformer un tas de neige en magnifique castor, profitant d’une météo propice pour créer. « Si on avait travaillé la semaine précédente, ça aurait été trop froid pour nous. Mais -5 ou -10 degrés, c’est parfait pour travailler », a expliqué Alain Dionne.
Ce dernier note que, malgré le côté imposant du castor, l’œuvre n’est pas d’une complexité extrême, ce qui devrait lui permettre de rester belle plus longtemps. « Quand on a vu le premier tas de neige, ça ressemblait beaucoup à la tortue d’il y a deux ans. On aurait aimé pouvoir lui donner une tête en l’air, mais on s’est adaptés avec ce qu’on avait », poursuit le sculpteur, s’avouant fier du résultat créé en équipe et avec l’aide d’outils improvisés, notamment pour créer la texture de la fourrure du castor. Au passage de L’ŒIL, l’œuvre n’était pas encore complétée, mais la directrice générale de La Maison autochtone, Chantal Millette, sentait que le retour d’une telle sculpture servant aussi à s’amuser était particulièrement attendu par les enfants du secteur.
Même s’il s’agit d’une deuxième œuvre collective pour le groupe, le travail est constamment à recommencer, mentionne André Michel. « Chaque fois, le travail dépend de la neige, de la température… C’est beaucoup de travail et on espère que la météo sera de notre côté pour qu’elle reste en place le plus longtemps possible. » Le groupe espère aussi pouvoir répéter l’expérience l’année prochaine.