Le Centre de qualifications professionnelles de Belœil (CQPB) est situé à même la caserne de la rue Dupré. La Ville possède notamment deux salles de cours où elle peut dispenser des formations et des exercices théoriques.
À l’extérieur, le lieu de pratique est conçu pour ressembler le plus possible au paysage urbain de Belœil. Six conteneurs forment un édifice de trois étages hétéroclites. L’équipe de prévention incendie a même adapté son site lors de la construction de l’édifice de condos Le Laurier pour qu’on y retrouve une cage d’escaliers similaires aux conditions qu’ils pourraient affronter dans cette nouvelle construction. «90% de nos bâtiments sont constitués comme le site d’entraînement. Ça nous permet de pratiquer dans des bâtiments qui se rapprochent le plus de la réalité sur notre territoire», explique le directeur du Service de sécurité incendie de Belœil, Donald Lebrun.
Pionniers
La Ville de Beloeil a eu l’idée de développer son propre centre pour offrir une meilleure formation continue à ses troupes en 2007. Les premières pratiques ont eu lieu en 2011.
L’Institut de protection contre les incendies du Québec (IPIQ) s’est vite joint au projet municipal. Situé à Laval, l’IPIQ souhaitait former des cohortes au diplôme d’études professionnelles sur la Rive-Sud. L’École nationale des pompiers du Québec a aussi embarqué dans le projet afin que les locaux puissent servir à la formation des pompiers et à l’examen final. Le Centre génère des revenus de près de 200 000$ par année, lesquels sont réinvestis dans les infrastructures du centre de qualification.
Aujourd’hui, le centre de formation couvre un bassin de Drummondville à Rigaud jusqu’à Sherbrooke et est utilisé presque tous les jours. L’an dernier, le centre a vu défiler quelque 200 candidats à la qualification. Beaucoup de Villes ont depuis pris exemple sur le site beloeillois.
«Ils sont tous venus ici prendre des mesures, des photos, voir comment on avait fait ça. Il y a en presque un par région administrative au Québec qui s’est bâti par la suite. Nous avons été parmi les premiers au Québec. Ça a été innovateur au départ. C’est sûr que nous essayons de garder un petit côté “nouveauté” chaque année qui vient élargir notre offre de service et permettre à nos pompiers de faire de nouveaux entraînements», explique Martin Dussault, chef des opérations en formation aux CQPB.
Améliorer la formation
L’an dernier, le site a servi à plus de 200 heures d’entraînement. Les 39 pompiers de Beloeil s’y entraînement hebdomadairement. C’est en plus des casernes d’Otterburn Park, de Saint-Basile-le-Grand, de Chambly et de Sainte-Julie. Mont-Saint-Hilaire utilise les installations pour la pratique de son équipe de pompiers-araignées.
Pour le directeur par intérim du Service de sécurité incendie de Saint-Basile-le-Grand, Sylvain Labrecque, les retombées positives du centre d’entraînement se feront certainement voir sur le maintien de compétences des pompiers dans quelques années. «Je trouve ça très intéressant et très d’actualité. Dans notre régionalisation et notre partage des ressources, il faut aller vers ça. Ici, ils ont toutes les ressources, il faut les utiliser.»
Le fait que plusieurs des cinq casernes qui s’entraident en mode multi-caserne s’entraînent dans les mêmes bâtiments aidera également à améliorer les opérations lorsque les villes travaillent en entraide, croient les pompiers. Le fait que les pompiers n’étaient pas tous formés de la même manière selon leur Ville d’appartenance s’avérait parfois problématique, reconnait d’ailleurs M. Lebrun. Le CQPB multiplie maintenant les efforts afin de dispenser la même formation aux pompiers de la région. Les effets positifs sont d’ailleurs déjà palpables en mode multi-caserne, assure M. Dussault.
Pratiquer
Lors du passage de <I>L’Œil Régional<I>, les pompiers de Saint-Basile-le-Grand s’affairaient à parfaire leurs techniques de transport de victime. La pratique des compétences acquises est d’ailleurs essentielle pour la sécurité des pompiers et des victimes, assure M. Dussault. «C’est très militaire. Il faut pratiquer, pratiquer, parce qu’on intervient comme on pratique. Si pour les gars, c’est machinal, d’emblée il va le faire pendant une opération.»
Chaque étage sa fonction
L’intérieur du site de formation est entièrement malléable pour construire de véritables labyrinthes enfumés dans lesquels les pompiers doivent apprendre à naviguer. Le premier niveau est dédié aux activités de recherches: fils électriques pour simuler un plafond flottant s’effondrant duquel les pompiers doivent se déprendre, fenêtres de sous-sol par lesquelles les pompiers doivent sortir, systèmes de gicleurs et panneau de contrôle permettent aux pompiers de parfaire leurs techniques. Le deuxième étage a davantage les allures d’un appartement, avec cuisine, télévision, lits superposés, chambres des maîtres et salle de bain. Le dernier étage est davantage similaire à un environnement commercial.