L’Œil Régional a visité le club à l’occasion de sa partie hebdomadaire, le mercredi soir au Pavillon Jordi-Bonet, pour constater le sérieux de la jeune organisation. « Les gens arrivent ici autour de 18 h 50 en vue de la partie qui débute à 19 h. Chaque partie coûte 4 $ et les joueurs se font remettre leur feuille de route pour la partie, où ils auront trois minutes pour trouver le meilleur mot possible avec les lettres disponibles. L’animateur corrige les mots à l’aide d’un logiciel et valide le pointage, qui donnera un pourcentage par rapport au pointage maximal possible reconnu par le logiciel », explique la présidente et directrice du club Les Mots hilarants, Diane Pouliot.
Cette façon de jouer est très populaire en compétition, elle qui permet de mesurer de façon plus juste son talent et son évolution comme joueur. « Par exemple, si le meilleur mot possible vaut 40 points, mais qu’on a proposé un mot de 30 points, ça veut dire que c’était un coup de 75 %. On pose ensuite le meilleur mot sur notre jeu et la partie se poursuit ainsi jusqu’à ce qu’on épuise les lettres », poursuit Mme Pouliot. Chaque joueur aura ainsi son propre pourcentage à la fin, qui ira en augmentant au fil de ses apprentissages. « Quand on commence, ça peut être très modeste, dans les 35 ou 40 %, parce qu’il y a beaucoup de petites choses à tenir en compte et beaucoup de techniques à apprendre! La plupart des joueurs ici ont joué au mode classique avant d’essayer le duplicate, mais c’est très différent comme approche. »
Si Les Mots hilarants ne manque pas de très bons joueurs – certains ont des pourcentages frôlant les 80 ou 85 % –, leurs scores sont loin de ceux des champions du Scrabble duplicate. « Même le champion du Québec perd rarement de points et finit souvent autour de 98 %. Nous, ça reste un loisir et on s’amuse! » rappelle Diane Pouliot.
Elle insiste d’ailleurs sur le côté ludique de l’activité, qui attire un public de différents âges. Selon Mme Pouliot, quelques enfants, aussi jeunes que 10 ans, font même partie du club, jouant au côté de leurs parents. Malgré cela, un certain décorum demeure la norme pendant les parties et encore plus chaque début de mois puisque le club hilairemontais accueille une partie homologuée, recevant des membres d’autres clubs dans un cadre plus compétitif puisque les résultats sont ensuite retransmis à la Fédération québécoise des clubs de Scrabble francophone.
Les curieux sont invités à contacter Diane Pouliot pour plus d’informations sur le fonctionnement du club Les Mots hilarants au 514 588-5990 ou à se présenter avant une partie le mercredi au Pavillon Jordi-Bonet de Mont-Saint-Hilaire.
De nouveaux mots
En plus de diriger le club Les Mots hilarants, Diane Pouliot fait partie depuis quelques années du comité de rédaction de l’Officiel du Scrabble, édité par Larousse tous les quatre ans et contenant tous les mots admis au jeu. « On est rendus à la 9e édition, publiée en 2024. La prochaine sera en vigueur le 1er janvier 2028 », précise l’Hilairemontaise, qui a collaboré avec 12 autres personnes de partout dans la francophonie pour décider des nouveaux mots à accepter. C’est notamment grâce à elle que la dernière édition accueille une cinquantaine de nouveaux mots utilisés au Québec tels que « woke », « poké », « pommetier » ou encore « zucchini ».
« Chaque pays fait des recherches pour accueillir des mots nouveaux. Dans la prochaine édition, j’ai quelques mots en tête, comme “camerise” ou “aronia”. Je travaille fort pour les faire accepter, mais pour cela, il faut des attestations de leur existence dans les dictionnaires. Ce n’est pas assez de les voir dans un journal ou un magazine, par exemple », note Diane Pouliot. C’est pourquoi, toujours en 2025, « baladi » ou « mixette », des mots pourtant couramment utilisés au Québec, ne sont toujours pas inclus dans l’Officiel du Scrabble. « Je ne compte plus le nombre d’heures que j’ai travaillé pour trouver de nouveaux mots à incorporer. C’est un travail bénévole, mais extrêmement gratifiant! » confirme-t-elle.