Ça fait plus de 20 ans que le couple réside dans le secteur. Pour eux, c’est du jamais vu. Ils sont convaincus que les récents travaux de construction de la résidence pour personnes âgées du groupe Réseau Sélection et de la piscine municipale sur la rue Saint-Jean-Baptiste repoussent les bêtes dans les rues du voisinage.
Même si les bêtes n’ont pas encore causé de dommage dans leur cour, le couple est las de la présence de ces animaux qui se promènent en toute impunité. «Ils troublent notre quiétude, raconte Carole Ste-Marie. Les ratons laveurs ne sont pas agressifs, mais ils n’ont pas peur. Ils marchent dans notre cour même si nous soupons dehors.» Elle craint qu’un animal puisse mordre ou transmettre la rage à l’un des enfants du quartier.
Notons toutefois que dans la région, seules Saint-Basile-le-Grand et Saint-Jean-Baptiste se retrouvent sur la liste des villes sous haute surveillance pour la rage en Montérégie. Selon le gouvernement du Québec, la rage du raton laveur a été éliminée du territoire québécois, mais des cas sont détectés chaque année aux États-Unis, à proximité du Québec.
Dans la nature
Après chaque capture, Claude Laplante transporte la cage avec sa camionnette dans un champ en dehors de la ville pour relâcher l’animal.
Et rien ne laisse présager une diminution du nombre de ratons dans le secteur. Chaque fois que le couple capture une bête, il en en voit une ou deux autres se promener dans les environs.
La directrice des Services animaliers de la Vallée-du-Richelieu (SAVR), Madeleine Daoust, ne peut expliquer cette hausse. Elle souligne que dans les 11 municipalités du territoire desservies par l’organisme, les cages-trappes étaient déjà très en demande, et ce, bien avant l’annonce des chantiers de construction. «Les citoyens attrapent les marmottes, les moufettes et les ratons laveurs dès le début du printemps jusqu’à tard à l’automne. Ces animaux sont à la recherche d’un abri, de nourriture et d’espace pour mettre bas en toute sécurité, explique-t-elle. Un cabanon, un dessous de galerie sont des gîtes idéaux pour ces petites bêtes, les vers blancs dans une pelouse sont un garde-manger intéressant et durable pour les moufettes.»
Mme Daoust spécifie toutefois qu’avant le développement des villes, les petits animaux avaient plus d’endroits pour se cacher.
Au moment de mettre sous presse, il n’a pas été possible d’obtenir une réponse du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs.