Plusieurs facteurs ont mené à la décision au parc Charles-Larocque, incluant le bruit, les incivilités, la trop grande proximité avec les voisins, le non-respect des heures d’ouverture et la présence de nombreux utilisateurs ne demeurant pas sur le territoire de Belœil. Or, la plupart des arguments en faveur de la fermeture du grand terrain de basketball peuvent s’appliquer à la situation du parc canin. « La Ville favorise le bien-être des résidents. Elle a donc décidé de fermer le parc de basketball, car il rendait impossible la cohabitation harmonieuse avec le voisinage. Qu’en est-il du parc canin? Depuis septembre 2020, malgré des rencontres, plaintes auprès de la Ville et pétitions, nos droits de citoyens, la jouissance de notre propriété, notre tranquillité et notre sécurité ne sont toujours pas respectés. Nous continuons à subir. Cette cohabitation est devenue impossible, le vivre-ensemble s’avère un constat d’échec », critique une voisine dans une lettre transmise au journal, demandant l’anonymat par peur de représailles.
Elle balaie aussi l’explication de la Ville qu’il est plus facile de gérer l’achalandage au parc canin grâce à la clôture et aux portes magnétiques contrôlant l’accès. « Les utilisateurs se permettent d’y entrer à leur guise en mettant des objets empêchant la fermeture de la porte ou des bris du mécanisme. » Ce constat est aussi fait par des élus à qui L’ŒIL a parlé, qui confirment que le mécanisme a été brisé à quelques reprises depuis son installation.
Officiellement, la position de la Ville est d’ouvrir un deuxième parc canin, en bordure de l’autoroute 20, pour diminuer la pression sur le premier, mais les élus de l’opposition ont affiché à différents moments leur malaise de voir cette position maintenue alors que, pour le basketball, la majorité a jugé urgent de ne pas installer les paniers de basketball, même sans savoir si le terrain serait relocalisé et alors que la nuisance n’est que pendant la belle saison. « Les voisins du parc canin n’ont aucun répit, c’est 365 jours par année, ils n’ont pas de contrôle et ça rend des gens malades », souligne le conseiller municipal Vincent Chabot, qui trouve que cette décision crée un « précédent » dans la gestion des dossiers des parcs. « On les comprend [les voisins du parc canin] d’être déçus : ils se demandent depuis des années si on les oublie, et là, on annonce que les voisins du terrain de basketball passent avant eux! »
Ce dernier de même que ses collègues Renée Trudel et Louise Allie espèrent que Belœil sera conséquente dans ce dossier et viendra à fermer le parc problématique lorsque le deuxième ouvrira ses portes puisqu’il n’y aura plus l’argument du « bris de service » avancé pour justifier la décision pour le basketball.
Compromis au parc Rolland-Comtois
L’ŒIL a rapporté le mois dernier qu’un autre parc de Belœil, le parc Rolland- Comtois, soulevait lui aussi les passions après qu’une poignée de citoyens eurent appris durant leur table de quartier que la Ville prévoyait d’y faire des aménagements d’envergure, selon eux sans égard à l’utilisation actuelle du parc. Cette levée de boucliers a amené le conseiller Martin Dubreuil à rencontrer les opposants au changement pour discuter de plans modifiés.
La porte-parole de la Ville, Émélie Trinque, précise que « des aménagements ont été apportés au plan initial, comprenant notamment un agrandissement de la plaine de jeux, le retrait des noues végétalisées et le retrait de certains sentiers afin de permettre un agrandissement de la plaine de jeux. De plus, le module de jeux, qui est un élément central du projet, a été déplacé pour agrandir la plaine de jeux également ». À la dernière séance publique, M. Dubreuil a affirmé que les citoyens étaient « contents de constater l’ouverture de la Ville pour bonifier le projet » et a assuré que les gens concernés verraient les nouveaux plans lorsqu’ils seraient disponibles.
La grogne dans ce dossier semble donc s’être grandement amenuisée. D’ailleurs, en séance publique, les élus de Belœil ont voté pour l’octroi d’un contrat pour la fourniture et l’installation de modules de jeux en bois au parc, qui devraient être installés dans les prochains mois. La Ville a retenu une soumission de l’entreprise Cour à bois pour un montant de 82 782 $, taxes incluses.