Le président de l’organisation des Pirates, Marc Labrecque, décrit Miosevic comme un homme enthousiaste avec d’excellentes aptitudes sur le plan du leadership. « Il tire tout le monde vers le haut. C’est un homme sensible qui n’a pas peur de montrer ses sentiments. C’est un bonhomme attachant, tu as le goût d’être son ami. C’est un bénévole indispensable qu’une organisation souhaite ne pas perdre. En plus, il vous dirait qu’il n’a pas fait ça tout seul », ajoute M. Labrecque.
Ce dernier a bien raison. Vibor Miosevic croit fermement à un esprit d’équipe fort et tient à donner aussi du crédit à son complice qui est à ses côtés derrière les lignes de côté, André Marcotte. Cet attachement au concept de succès collectif teinte sa façon de composer ses équipes.
« Par expérience, quand on bâtit une équipe autour d’un joueur clé, il y toujours quelque chose qui va faire en sorte que nous serons déçus et ne pas pouvoir compter sur les services du joueur en question. Moi, je veux distribuer le plus possible le ballon. Ça enlève des statistiques à certains joueurs, mais c’est le succès collectif qui est important. »
Miosevic est un véritable amant du football. Il y a certaines années, il dirigeait deux équipes à la fois. Il se contente amplement de ce poste bénévole au football et ne se voit pas solliciter un poste dans le réseau collégial ou universitaire. « Je ne voudrais pas que ma vie privée dépende de mes succès au football. Je ne sais pas si j’aurais la même passion si j’étais payé pour le faire », reconnaît le résident d’Otterburn Park qui gagne sa vie à titre de directeur des ventes pour une entreprise spécialisée dans la quincaillerie architecturale.
Ce passionné de football aime faire preuve d’imagination pour motiver chaque semaine ses joueurs. Il évite d’être redondant, sachant que la même formule ne marche pas chaque fois. Il a notamment utilisé un maillet de bois pour insuffler de l’énergie à ses joueurs. « Quand je donnais un coup sur le sol, les joueurs tombaient par terre. Une fois, quand j’étais au scolaire, on jouait contre les Cactus du Collège Notre-Dame. J’avais brisé un cactus à la mi-temps », raconte-t-il avec le sourire en coin.
Vibor Miosevic refuse de jouer les despotes avec ses joueurs et leur laisse beaucoup de corde. « On est à leur service après tout et il ne faut pas trop les écœurer non plus. La pire chose qui peut arriver soit que les joueurs arrêtent de venir aux pratiques. » Il y a bien une fois que Miosevic a obligé ses joueurs de faire 50 pompes, mais c’était à la suite d’une gageure qu’il avait remportée. « Au Super Bowl, en 2017, à la mi-temps j’avais parié que les Patriots remporteraient le match. Ils tiraient de l’arrière par plus de 20 points contre les Falcons d’Atlanta. Les Patriots ont été en mesure d’effectuer une remontée spectaculaire. »
Vibor Miosevic est aussi un grand stratège. Il révise annuellement tous les règlements pour préparer diverses stratégies. Il sonde même l’opinion de certains amis arbitres pour savoir si telle tactique passerait auprès des arbitres. « Mes inspirations sont Bill Wash, qui a instauré le West Coast offense (jeu axé sur la passe) et l’entraîneur actuel des Patriots, Bill Belichick, qui a la capacité de toujours s’adapter. »
Né en en Ex-Yougoslavie, le Croate d’origine est arrivé au Canada à l’âge de 6 ans. Il a eu la piqûre du football au milieu des années 1980 en regardant les Bears de Chicago dominer la National Football League avec une unité défensive légendaire. Par la suite, il a suivi ses amis qui jouaient au football civil avec les Rebelles de Saint-Hubert. Après cinq ans avec les Rebelles, il a joué deux ans dans les rangs collégiaux avec les Cougars du Collège Champlain de Lennoxville. Il a entamé ensuite ses études universitaires à McGill, sans pouvoir faire l’équipe. Il était allé jouer junior chez les Rebelles en 1993. L’année suivante, il occupait un rôle au sein du personnel d’entraîneur des équipes de l’école secondaire de Gérard-Filion à Longueuil. Il aura aussi apporté sa passion au profit des équipes scolaires de Jacques-Rousseau, également à Longueuil. C’est là qu’il a été entraîneur-chef pour la première fois. Il est exclusivement avec les Pirates depuis 2012