Le courtier immobilier Mathieu Carrière observe une baisse de l’inventaire des propriétés à vendre, déjà que les inventaires étaient plutôt bas depuis près d’un an et demi. Selon ses informations, l’inventaire des propriétés à vendre au Québec a baissé de 37 % depuis le début de la crise.
« Nous recevons beaucoup de demandes d’informations par des acheteurs potentiels à la recherche active d’une propriété. Il est important de poursuivre la mise en marché de notre inventaire puisque les acheteurs ont davantage de temps pour rechercher leur future propriété », affirme M. Carrière.
Visites virtuelles
Il est pour le moment impossible de visiter les propriétés. Les courtiers doivent utiliser les technologies de communication pour répondre aux besoins des clients. Ils doivent évaluer la valeur des résidences à distances. Ils organisent des rencontres en vidéoconférence et invitent les vendeurs à prendre leur propriété en photo par le biais d’une application.
« Je fournis un logiciel vendeur pour qu’il prenne des photos. Au niveau de l’évaluation, ce n’est pas parfait, mais c’est quand même intéressant. Ça leur donne une opportunité de mettre en vente. J’ai aussi fait une vidéoconférence entre le vendeur et l’acheteur pour visiter la maison. L’acheteur indiquait ce qu’il voulait voir dans la maison […]. On s’attend à ce qu’il y ait un boum après la crise. […] Il sera composé, selon nous, des acheteurs qui étaient actifs sur le marché avant l’arrêt des activités. Dû au manque d’inventaire et aux taux hypothécaires historiquement bas, les vendeurs et acheteurs bien préparés pourront tirer avantage de la situation », affirme-t-il.
Ce dernier a vendu une maison dans les dernières semaines à un acheteur qui n’avait même pas visité la propriété. L’acheteur a tout de même pu voir le rapport d’inspection qui avait été fait récemment. À d’autres moments, des clients de M. Carrière ont déposé une offre d’achat conditionnelle à la visite de la maison; certaines d’entre elles ont mené à une vente. « Ce sont des cas exceptionnels en raison de la situation », ajoute M. Carrière.
Opportunité de vendre
Pier-Alexandre Patenaude mettra en vente son condominium dans les prochains jours. Il y réfléchissait depuis un certain temps, mais il a estimé que la situation actuelle était l’occasion de se préparer.
« Je ne le mets pas en vente à cause de la situation. Les inventaires des propriétés étaient déjà bas. Ce qui a fait la différence dans ma décision, c’est que je me suis dit que je peux me préparer pour être prêt quand il y aura un boum. C’est le temps de mettre en ligne, d’être là dans les premiers au moment de la reprise. Les gens n’ont rien à faire. Ils magasinent », avance M. Patenaude.
Du temps pour magasiner
De son côté, Mélanie Davignon cherche depuis plus d’an la propriété qui correspond à ses besoins. Bien qu’elle ne soit pas pressée, elle constate que la situation actuelle complique sa recherche.
« Il n’y a pas beaucoup de choix. On continue de magasiner. On regarde ce qu’il y a dans nos prix. Avant la crise, il y avait peut-être deux nouvelles maisons chaque jour. Maintenant, c’est plutôt une nouvelle chaque semaine », observe-t-elle.
Elle garde l’esprit ouvert. Étant donné qu’elle a visité plusieurs maisons depuis un an, elle sait ce qu’elle veut. « Je serais ouverte à visiter une maison par FaceTime. Je n’achèterais pas seulement que sur photo. Je serais prête à faire une offre conditionnelle à une visite. En plus, on a du temps. Ça serait même parfait. On aurait du temps pour tout faire et peinturer. J’ai l’impression que les gens attendent de voir ce qui va se passer, mais j’ai hâte de voir la reprise du marché.