23 août 2023 - 07:00
Les élus soulèvent un déséquilibre dans la province
Un meilleur financement demandé pour la Régie de police
Par: Denis Bélanger
Les Villes membres de la Régie intermunicipale de police Richelieu-Saint-Laurent demandent plus de financement pour offrir un service policier de qualité dans la région. Photothèque | L’Œil Régional ©

Les Villes membres de la Régie intermunicipale de police Richelieu-Saint-Laurent demandent plus de financement pour offrir un service policier de qualité dans la région. Photothèque | L’Œil Régional ©

Plusieurs villes membres de la Régie intermunicipale de police Richelieu–Saint-Laurent (RIPRSL) soutiennent qu’il y a un manque d’équité dans le financement des corps policiers dans la province. Elles réclament de nouvelles sources de revenus pour maintenir un service de qualité.

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Les villes membres de la RIPRSL pointent d’emblée qu’elles n’ont pas accès aux subventions pour les rénovations ou la construction d’infrastructures. Elles sont d’avis que le corps policier a besoin de sources de financement autres que les quotes-parts défrayées par les villes. Ces dernières ajoutent qu’elles ont leurs propres enjeux de taxation et font même remarquer que les quotes-parts ont augmenté considérablement ces dernières années.

Pour illustrer ce déséquilibre fiscal, les membres de la RIPRSL citent l’exemple de la Ville de Montréal qui a accès à des subventions pour faire face à la difficulté de recrutement. Cette aide financière représente le salaire d’un policier sur deux à la hauteur de 45 M$ par année pendant cinq ans.

Un autre exemple de déséquilibre fiscal est le financement à 50 % de la Sûreté du Québec, selon la Fédération des policiers et policières municipaux du Québec (FPMQ) qui soutient les demandes des membres de la Régie Richelieu–Saint-Laurent. « Nous réitérons à la Fédération que le gouvernement, en ne finançant pas les villes qui ont des corps de police municipale, font de l’étranglement fiscal avec nos municipalités en finançant 50 % la Sûreté du Québec, mais en n’octroyant absolument rien pour nos corps de police municipale. Et ça, c’est inacceptable et inéquitable pour la population », déclare le président de la FPMQ, François Lemay.

Les municipalités de Carignan, Otterburn Park, Mont-Saint-Hilaire, Saint-Jean-Baptiste, Saint-Basile-le-Grand, Saint-Mathieu-de-Belœil, ainsi que Varennes, dont le maire Martin Damphousse est président de l’Union des municipalités du Québec, ont adopté une résolution pour discuter formellement du projet avec le gouvernement. D’autres municipalités devraient emboîter le pas.

Une copie des résolutions a été envoyée notamment au ministre de la Justice et député de Borduas, Simon Jolin-Barrette, au ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel, et à la ministre des Affaires municipales et de l’habitation, Andrée Laforest. MM. Jolin-Barrette et Bonnardel n’ont pas voulu commenter le dossier pour le moment.

L’ŒIL a également tenté d’obtenir une réaction de la ministre Laforest, mais aucun représentant n’avait été en mesure de donner suite à la demande du journaliste au moment de mettre sous presse.

Choisir

Pour la FPMQ, l’enjeu du financement est de pouvoir permettre aux villes de choisir le type de desserte policière qu’elles désirent sur leur territoire et non se voir imposer une option sur des bases strictement monétaires. L’organisation soutient qu’une ville comme Thetford Mines est passée à la SQ au printemps dernier non par choix, mais bien parce qu’elle y était contrainte en lien avec des considérations monétaires.

« Nous demandons au gouvernement de donner le choix aux municipalités de choisir leur police de proximité qu’elles désirent. Et pour leur donner ce choix, elles doivent pouvoir elles aussi compter sur un soutien financier, comme la Sûreté du Québec, pour financer leur corps de police municipale. Nous sommes persuadés que de nombreuses autres municipalités emboîtent le pas cet automne à l’initiative de la Régie intermunicipale de police Richelieu–Saint-Laurent de vouloir discuter de cet enjeu rapidement avec le gouvernement », renchérit François Lemay.

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