7 juillet 2025 - 05:00
Un mot sur l’inclusion
Par : Vincent Guilbault
Vincent Guilbault

Vincent Guilbault

La semaine dernière, dans mon texte « Les raisons de certifier », je réfléchissais à l’idée de l’inclusion et à des initiatives comme « Municipalité amie des aînés » ou encore une certification visant à rendre une ville plus inclusive pour la communauté LGBTQ+. J’en concluais que ces initiatives, même si elles ciblent d’abord certains segments de la population, finissent en fin de compte par profiter à tous. Un vestiaire universel facilite la vie autant aux familles qu’aux personnes trans ou en situation de handicap, par exemple.

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Cette semaine, mon collègue Olivier rapporte les propos de Claudia Nigrelli (à lire ici), une citoyenne non-voyante. Cette dernière s’est présentée devant les élus de Belœil pour leur rappeler que, contrairement à ce qu’affirme la Ville sur ses médias sociaux, la municipalité n’est pas complètement accessible ni inclusive. Si certains aménagements comme les panneaux podotactiles ont été installés, ils le sont parfois de façon inadéquate. Des signaux sonores existent, mais elle les cherche encore tant ils sont rares ou inefficaces. Quant au site web de la Ville, bien qu’il soit qualifié d’accessible, il est difficilement navigable pour elle avec un lecteur d’écran. Des efforts ont été faits pour aménager la piscine et l’accès en voiture est relativement simple, mais pour quelqu’un à mobilité réduite, ou même pour une maman avec une poussette, ces lieux restent difficiles d’accès, voire dangereux. Mme Nigrelli rappelle qu’elle a siégé sur le comité d’intégration des personnes handicapées et qu’elle a offert son expertise et donné son opinion, mais affirme que ses recommandations n’ont pas été prises en compte.

Difficile pour moi de la contredire ou d’infirmer ses propos. Ma seule expérience en mobilité réduite remonte à plus de 15 ans. J’avais visité certains secteurs névralgiques à Belœil en fauteuil roulant avec un membre de l’Association des personnes handicapées de la Vallée-du-Richelieu. J’avais eu l’occasion de constater les difficultés de circuler à plusieurs endroits dans la municipalité. Depuis, je sais que beaucoup de choses ont changé, notamment le fait de tenir les séances du conseil municipal au Centre des loisirs, un lieu plus accueillant pour les personnes à mobilité réduite que l’hôtel de ville, carrément désuet (et donc très coûteux à mettre à jour).

D’ailleurs, la mairesse Nadine Viau a profité de la question de Mme Nigrelli non pas tant pour ouvrir le dialogue, mais pour énumérer pendant de longues minutes la liste de choses que la Ville a déjà faites ou entend faire pour rendre son milieu plus inclusif. Ça manquait un peu d’empathie, certes, mais je crois quand même que la Ville est un endroit où il fait mieux vivre qu’avant. Loin d’être parfaite, rappelle tout de même Mme Viau.

Le conseiller Karim-André Laz en a aussi profité pour dire que la Ville entendait bien ce message et s’imposait comme devoir de bien travailler l’inclusion de tous. C’est donc un message positif que je salue.

Mme Nigrelli trouvera peut-être que ce n’est pas suffisant. Et à lire ses propos rapportés par mon collègue dans nos pages, on peut comprendre sa frustration. Maintenant, c’est difficile pour moi de conclure si ça bouge assez vite ou si la Ville en fait assez; à vous de vous faire une tête. Je vous invite à nous contacter si vous avez d’autres exemples concrets. Je voulais surtout profiter de l’occasion pour répéter le même message que la semaine dernière : l’inclusion, ce n’est pas seulement un privilège pour une mince partie de la population : ça bénéficie à tous.

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