3 novembre 2025 - 05:00
Collège Saint-Hilaire
Un nouveau membre du personnel atypique
Par : L'Oeil Régional
Jacynthe Pichette fait partie des 300 familles qui participent au programme d’accueil de la Fondation Mira, où Julie Parisien est instructrice. Photo Eloïc Potel

Jacynthe Pichette fait partie des 300 familles qui participent au programme d’accueil de la Fondation Mira, où Julie Parisien est instructrice. Photo Eloïc Potel

Un texte de Eloïc Potel « C’est la vedette, mais je veux pas qu’il devienne la mascotte. C’est un chien qui est ici pour apprendre, qui va avoir un travail plus tard », soutient l’enseignante Jacynthe Pichette au sujet de Mondou, son jeune labrador de trois mois qui entame sa période de socialisation auprès des élèves du Collège Saint-Hilaire. Futur chien d’assistance Mira, Mondou l’accompagne partout, même en cours de mathématiques.
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Mondou est à la première étape de sa formation afin de devenir un chien d’assistance chez Mira : en socialisation, il est exposé « aux sons, aux odeurs, aux environnements, aux gens » dans le milieu de travail de sa maman d’accueil, Mme Pichette. « J’adore les animaux; passer ma journée avec un beau petit chien comme ça, c’est que du bonheur », avoue celle qui en est à sa première expérience d’hébergement d’un chien du programme Mira.

Julie Parisien, instructrice à la Fondation Mira, estime qu’environ 30 % des familles d’accueil de futurs chiens d’assistance travaillent en milieu scolaire. Il s’agit d’un « parfait milieu de socialisation » pour un chien en apprentissage. « Beaucoup de chiens [qui travaillent] dans le programme TSA (trouble du spectre de l’autisme) vont à l’école avec les enfants. Si Mondou se ramasse dans ce programme-là, il aura déjà été dans une école avec des jeunes », expose celle qui travaille avec les familles d’accueil depuis près de dix ans.

Un baume pour la communauté

Du haut de ses deux mois passés au Collège, Mondou « a déjà apporté beaucoup à l’école », témoigne Jacynthe Pichette. Elle se réjouit de l’accueil que lui réservent les élèves et le personnel de l’école, et souligne l’effet apaisant du labrador sur les jeunes. « C’est le seul qui a le droit de dormir dans mon cours! », lance-t-elle en riant.

« Les élèves vont s’asseoir pour flatter Mondou avant un examen pour libérer leur stress », partage l’enseignante en cinquième secondaire. Alors qu’elle parcourt les couloirs de l’école, les élèves s’attendrissent sans exception au passage de Mondou. « Tu rentres un chien dans une école et ça va apaiser la classe, et l’environnement », observe Mme Parisien, qui dit remarquer les effets bénéfiques à la fois pour le chien et le public.

La directrice générale de l’école privée, Dorsay Talaï, partage cette opinion. « C’est notre petit cadeau. Voir l’impact que ça a sur l’ensemble de la communauté du Collège, c’est incroyable. Tout le monde a le sourire quand ils le voient! », affirme-t-elle, alors que Mondou s’excite à sa vue.

L’inévitable peine d’amour?

Au terme des 12 à 18 mois de sa socialisation, Mondou sera retiré de sa famille d’accueil et entrera en évaluation à la Fondation Mira afin de déterminer s’il fait partie des 60 % des chiens sélectionnés pour recevoir une formation en assistance. Au sujet de l’inévitable séparation, Mme Pichette trace un parallèle avec les nombreux élèves qu’elle côtoie depuis 15 ans.

« Je m’amourache, je les connais. Ils partent avec un petit bout de mon cœur. Je leur souhaite le meilleur. J’espère avoir le même genre de relation avec Mondou et être capable de le laisser partir et de me dire que ma mission est accomplie », affirme-t-elle.

« Le chien quitte, mais il ne meurt pas. De voir le chien avec le bénéficiaire après, ça vient faire la boucle pour le cœur des familles d’accueil », relativise Julie Parisien.

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