23 mars 2022 - 12:35
Quatrième livre de poésie de Yannick Renaud
Un ouvrage social et surréaliste sur le présent
Par: Olivier Dénommée
Résident d’Otterburn Park, Yannick Renaud a récemment publié son quatrième livre de poésie chez Les Herbes rouges, Présent, contenant une quarantaine de poèmes en prose. Photo Katya Konioukhova

Résident d’Otterburn Park, Yannick Renaud a récemment publié son quatrième livre de poésie chez Les Herbes rouges, « Présent », contenant une quarantaine de poèmes en prose. Photo Katya Konioukhova

Poète résident à Otterburn Park, Yannick Renaud est de ceux qui écrivent lentement : son dernier livre remonte à 2014. Si la thématique du temps a toujours été centrale dans son écriture, c’est d’autant plus vrai dans son plus récent ouvrage de poésie, simplement intitulé Présent. Ce nouveau livre marque toutefois une rupture par rapport aux précédents écrits de l’auteur.

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En entrevue avec L’Œil Régional, Yannick Renaud précise que les poèmes de Présent ont été écrits entre 2015 et 2018, bien avant que la pandémie ne chamboule la planète. « J’écris très lentement et, pour moi, l’écriture n’est pas une action d’urgence. La pandémie a ralenti certaines choses et il était prêt à paraître maintenant. […] C’est un livre écrit avec un “on” inclusif qui, sans être moralisateur, pose un certain jugement sur la société à travers la poésie. C’est mon premier livre plus social; les autres étaient davantage influencés par les arts visuels. »

Malgré le ton « acerbe et plein d’amertume » de Yannick Renaud dans Présent, l’auteur a aussi fait un important travail sur le langage, comparant son écriture à de la sculpture. « J’ai écrit par retrait. Je suis parti d’une phrase cohérente et j’ai enlevé des mots, ce qui donne un côté surréaliste à mes textes écrits en prose. Le lecteur a donc la tâche de créer son propre sens en lisant ces poèmes. » Selon lui, la poésie a cet avantage de prendre un sens différent chaque fois qu’on la lit. « En poésie, c’est le lecteur qui se renouvelle chaque fois. »

Yannick Renaud ne tarit pas d’éloges pour l’enrobage visuel qui correspond bien au thème du livre. « C’est la deuxième fois que j’ai un livre illustré à l’avant comme à l’arrière. La jaquette est comme un fuseau, ce qui donne un livre circulaire. » Le visuel est signé Sophie Privé.

La couverture de « Présent »

À contre-courant
Une des premières critiques entendues par l’auteur au sujet de Présent mentionne qu’il s’agit d’un « livre difficile », un qualificatif que l’Otterburnois assume pleinement. Car même si l’auteur fait du présent le sujet principal de son dernier livre, il reconnaît avoir une fascination pour la période des années 60 et 70, période faste pour la poésie sociale au Québec. « C’est ma période préférée, avec l’ère formaliste. Depuis deux ans, les gens n’ont jamais autant lu québécois et j’espère que quelques personnes vont découvrir ce style de poésie, qui va à l’encontre de ce qui se fait actuellement. »

S’il reconnaît que Présent est l’ouvrage sur lequel son travail sur le langage est le plus poussé jusqu’à présent, Yannick Renaud ne sait pas encore s’il s’agit d’une nouvelle direction ou simplement d’une parenthèse plus nichée. À moyen terme, il devrait toutefois collaborer avec une artiste sur un projet parallèle lié aux arts visuels, où il écrira des poèmes inspirés directement d’une série d’œuvres.

Présent de l’Otterburnois Yannick Renaud, publié chez Les Herbes rouges, est disponible en librairie depuis le 22 février.

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