Pour le compte de l’entreprise Location Jesna, la femme de 54 ans effectuait, le jour de l’accident, la signalisation pour des travaux de manutention de poteaux de télécommunication réalisés aux abords du 813, rue Principale à Saint-Paul-de-l’Île-aux-Noix. En raison de travaux réalisés en bordure de la route, en direction sud, la circulation devait se faire en alternance sur la voie en direction nord. Afin de diriger les usagers de la route, un signaleur routier était positionné à une extrémité du chantier sur la voie entravée, alors que Mme Lizotte se trouvait aux abords de la voie ouverte à la circulation.
Les panneaux de « signal avancé du signaleur routier » et de « zone de travaux » ont été renversés par le déplacement d’air d’une bétonnière passée par là peu de temps avant que l’automobiliste happe Lynda Lizotte. Son décès a été constaté à l’hôpital.
Selon la CNESST, la méthode d’installation des trépieds de panneaux de signalisation était déficiente et ne permettait pas de s’assurer « qu’ils résistent aux conditions du milieu afin de prévenir l’exposition de la signaleuse routière à un danger de heurt ».
La CNESST a notamment exigé de l’employeur qu’il élabore des méthodes d’installation sécuritaires de la signalisation, incluant la mise en place de pesées compatibles avec les supports de signalisation. L’organisme recommande aussi au ministère des Transports du Québec de rendre obligatoire l’utilisation d’une barrière pour le signaleur travaillant sur les routes où la vitesse affichée sur le panneau à fond blanc est de plus de 70 km/h.
Plus de mesures nécessaires
Le président de l’Association des travailleurs en signalisation routière du Québec (ATRSQ), Jean-François Dionne, réserve un accueil tiède aux recommandations du rapport d’enquête. Selon lui, plusieurs autres mesures doivent être mises de l’avant pour assurer la sécurité des signaleurs routiers.
« L’utilisation des barrières est quelque chose qui allait déjà se faire. On aurait dû interdire l’utilisation des trépieds de panneaux. Il y a aussi la formation qui est à revoir. Le signaleur suit sa formation en ligne. Il devrait être accompagné par un collègue de travail plus expérimenté au moins à sa première année d’expérience, un peu comme on le fait pour le permis de conduire », renchérit M. Dionne. n