La mairesse de Belœil, Nadine Viau, a admis durant la dernière séance publique du conseil que la Ville avait été trop loin. « On s’est donné un peu le défi d’être un laboratoire et de faire des tests, d’essayer des choses. Cette année, on se rend compte qu’on est allés un peu loin dans les tests qu’on a faits, donc, humblement, on [prend] un petit pas de recul cet été », a-t-elle mentionné le 14 juillet. Elle a assuré que la Ville souhaitait toujours « ramener la faune et la flore » dans les parcs de Belœil, « mais évidemment, pas au détriment de la perte d’espaces ou de services qui sont déjà utilisés ».
Plus tard durant la séance publique, le conseiller du district 6, Stéphane Lepage, sensible au dossier de la gestion différenciée, a invité les citoyens à le rencontrer le lendemain à l’occasion de deux rencontres dans les parcs de la Providence et de la Baronne pour discuter de cet enjeu. Ces rencontres ont attiré quelques dizaines de citoyens qui ont fait part de leurs préoccupations. « Dès juin, on a soulevé à l’interne l’importance de prendre un pas de recul sur la question, sachant qu’on travaille sur un nouveau plan directeur pour nos parcs. On a une vision globale de ce qu’on veut faire, mais c’était important pour nous d’aussi tendre la main aux citoyens pour les entendre », soutient l’élu.
Avec du recul, Stéphane Lepage estime que la gestion différenciée peut être faite différemment que de simplement laisser le gazon pousser, une méthode qui a selon lui transformé le parc de la Providence en « parc fantôme » puisque des zones auparavant utilisées pour différentes activités n’étaient plus accessibles à cause des hautes herbes qui ont pris la place cet été. « L’intention était bonne, mais le pas de recul était nécessaire. Au parc de la Providence, presque tout a été coupé et je suis très fier de l’efficacité des travaux publics dans ce dossier », ajoute-t-il. Pour le futur, le conseiller croit qu’il est « important de bien informer et éduquer » les gens sur les objectifs de la Ville face à la gestion de ses parcs, et que la Ville aura le devoir de s’inspirer des meilleurs exemples pour que la gestion différenciée se fasse de la meilleure façon possible.
Interventions prioritaires
Du côté des communications de la Ville de Belœil, la porte-parole Maghali Provencher note que la Ville a établi une liste de critères afin d’établir les priorités, « puisque nous souhaitons d’abord et avant tout un maintien dans la qualité des services offerts à la population ». Les critères incluent d’assurer l’accès aux aires de jeux, d’assurer le dégagement et les accès aux parcs et d’assurer l’accès aux espaces ombragés et au mobilier urbain.
« Rapidement, les équipes interviendront pour répondre à ces éléments de base. Une suite sera à considérer également puisque chaque espace public a ses particularités. Les citoyens remarqueront que les espaces de pousse de jeunes arbres seront maintenus avec herbes longues puisque l’analyse démontre le succès important de survie et de croissance pour ces jeunes arbres en contact avec un environnement naturel. Il y a donc des parcs où des herbes seront coupées et fauchées de façon importante et d’autres environnements jugés pertinents maintiendront des pourcentages plus faibles d’herbes hautes », indique Mme Provencher par courriel. Elle précise également que la Ville est à l’écoute des citoyens qui identifient des « zones problématiques » et estime que les changements devraient déjà être visibles dans les différents parcs.
La Ville continue de croire au concept de gestion différenciée et rappelle les avantages de cette pratique, incluant des effets sur la maturité des arbres dans les parcs et une meilleure gestion des eaux de pluie lors d’averses diluviennes.