14 avril 2025 - 05:00
Un peu de local en campagne
Par: Vincent Guilbault
Vincent Guilbault

Vincent Guilbault

En raison de mon heure de tombée, j’écris ces lignes trois jours avant la tenue du débat des candidats aux élections fédérales, qui s’est déroulé lundi soir à Belœil. Il est donc fort possible que les représentants du Bloc québécois, du NPD et du Parti libéral du Canada aient eu l’occasion d’échanger un peu plus longuement sur les enjeux locaux.

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Mais jusque-là, disons que c’était plutôt mince. Le 31 mars dernier, je soulignais que, malgré notre couverture des enjeux régionaux, la vraie question de l’urne serait la guerre commerciale américaine et la crainte d’une nouvelle poussée inflationniste.

Certains politiciens font tout de même l’effort de nous parler local, même si, au bout du compte, le gouvernement fédéral ne prend pas tant de décisions à cette échelle. Yves-François Blanchet a pris le temps de rencontrer les médias locaux pour parler de ses priorités régionales : intégration annuelle des nouveaux résidents, ateliers volontaires de francisation, colloque sur l’avenir de la rivière Richelieu, soutien au transport en commun régional et à la culture. Il promet aussi une veille citoyenne sur les projets sensibles comme Northvolt et la tour Telus à Otterburn Park, insistant sur l’importance de l’acceptabilité sociale.

Rien de tout à fait nouveau ni concret, surtout quand on pense qu’il abordait sensiblement les mêmes sujets en 2019. Mais on sent une volonté de collaboration avec les instances locales. Surtout qu’il doit consacrer ses efforts à représenter son parti à l’échelle de la province.

Du côté des autres candidats, on mise davantage sur la personnalité ou les grandes idées que sur un réel ancrage dans les enjeux locaux. La néo-démocrate Marie-Josée Béliveau évoque des préoccupations bien réelles, comme les impacts de la politique américaine, le panier d’épicerie, l’accès à la propriété, mais rien de très tangible pour la circonscription.

Même constat pour le libéral Nicholas Malouin, qui insiste surtout sur ses racines locales et sur l’idée de sortir le Québec de l’opposition avec un gouvernement fort. Mais, localement, rien de précis (du moins pour l’instant).

Et que dire du candidat conservateur Sylvain Goulet, qui a décliné notre demande d’entrevue. Il s’est contenté d’une biographie très générique vantant l’implication communautaire et les valeurs conservatrices classiques : liberté économique, allègement fiscal, réduction de la bureaucratie. Il a aussi refusé de participer au débat local.

Il faut dire que les projections donnent le Bloc gagnant, avec un mince espoir pour les libéraux. M. Goulet est peut-être simplement réaliste quant à ses chances, et se contente d’être un bon soldat.

Donc voilà, la région sert surtout de décor de campagne. Pour des propositions concrètes, faudra attendre un peu.

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