20 juillet 2022 - 07:01
Nouvelle pièce « À l’institut »
Un plaisir fou tout l’été au Théâtre des Hirondelles
Par: Olivier Dénommée
Les cinq acteurs de la pièce À l’institut, France Parent, Joëlle Paré-Beaulieu, Stéphane Jacques, Marc St-Martin et Henri Chassé, jouent tous de multiples personnages plus décalés les uns que les autres.

Photo François Larivière | L’Œil Régional ©

Les cinq acteurs de la pièce « À l’institut », France Parent, Joëlle Paré-Beaulieu, Stéphane Jacques, Marc St-Martin et Henri Chassé, jouent tous de multiples personnages plus décalés les uns que les autres. Photo François Larivière | L’Œil Régional ©

Les complices de longue date Michel Charette et François Chénier collaborent à nouveau pour l'écriture et la mise en scène de la pièce « À l'institut », présentée tout l'été au Théâtre des Hirondelles. Photo Robert Gosselin | L'Œil Régional ©

Les complices de longue date Michel Charette et François Chénier collaborent à nouveau pour l'écriture et la mise en scène de la pièce « À l'institut », présentée tout l'été au Théâtre des Hirondelles. Photo Robert Gosselin | L'Œil Régional ©

La chansonnière Émilie Janvier, une habituée du Théâtre des Hirondelles, revient à nouveau cette année, entourée de deux musiciens, pour réchauffer le public avant la représentation et à l'entracte.
Photo François Larivière | L'Œil Régional ©

La chansonnière Émilie Janvier, une habituée du Théâtre des Hirondelles, revient à nouveau cette année, entourée de deux musiciens, pour réchauffer le public avant la représentation et à l'entracte. Photo François Larivière | L'Œil Régional ©

Est-ce possible de rire de tout, même de maladies mentales? C’est le pari que fait le Théâtre des Hirondelles cette année en présentant À l’institut, pièce se passant essentiellement entre les murs d’un institut psychiatrique écrite et réalisée par le tandem Michel Charette et François Chénier.

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À l’institut suit les déboires de Jean-Guy, un bipolaire de haut niveau qui n’a jamais été institutionnalisé, mais qui peine à vivre en société. Sa travailleuse sociale le convainc de suivre une thérapie de trois mois dans un institut psychiatrique où il fera la rencontre de gens plus étranges et disjonctés les uns que les autres : schizophrénie, troubles anxieux sévères, syndrome de la Tourette ou encore personnalités multiples, tout y passe… dans le contexte d’une comédie ludique! « François [Chénier] et moi, quand on crée une pièce, on part d’un lieu commun. On a eu envie de la faire dans un institut. Un de mes films préférés est Vol au-dessus d’un nid de coucou et il était très important pour nous de ne pas rire des gens qui y résident : tout le monde est sur un pied d’égalité, autant les résidents que les intervenants », affirme Michel Charette.

Le personnage de Jean-Guy (interprété par Marc St-Martin, au centre) est au cœur de la pièce « À l’institut », lui qui est convaincu par sa travailleuse sociale de passer un séjour dans un institut psychiatrique à cause de sa bipolarité sévère. Photo François Larivière | L’Œil Régional ©

Après avoir créé le rôle central de Jean-Guy (interprété par Marc St-Martin), les auteurs ont greffé les multiples autres personnages de la pièce. « Les habitués qui vont voir une pièce Chénier-Charette s’attendent à voir peu d’acteurs, mais une multitude de personnages avec des changements de costume rapides! […] On trouve par exemple Carmen, une dame âgée en grosse dépression depuis la mort de son mari, Claudette, qui s’appelait Robert avant et qui est en processus de changement de sexe, ou encore Gustave, qui est dans le bonheur, mais qui est incapable de fonctionner en société », énumère Michel Charette, laissant entendre que, si certains des personnages devront passer leur vie dans cet endroit, d’autres, comme Jean-Guy, s’en sortiront et trouveront même l’amour. « Il y a de l’espoir à la fin. »

Le coauteur assume la critique sociale que formule À l’institut. « La pièce contient des moments extrêmement drôles, mais aussi d’autres plus touchants. La pièce rappelle aussi que ce ne sont pas que des tout croches qui se retrouvent en institut, et qu’il y a des gens pas mal plus fuckés en dehors de ces murs! » Les politiciens y goûtent d’ailleurs tout au long de la pièce à travers une série de punchs plutôt réussis.

Michel Charette confirme au passage que l’idée de traiter de santé mentale était venue avant même la pandémie. « C’est encore un enjeu tabou, mais c’est assez : la santé mentale, ça fait partie de notre quotidien et on avait envie d’en parler sans tomber dans les clichés et de catégoriser les gens qui ont des troubles. »

Distribution de rêve
Cinq acteurs se partagent la scène du Théâtre des Hirondelles. Si c’est Marc St-Martin qui tient le rôle principal, ses quatre comparses, Henri Chassé, Stéphane Jacques, France Parent et Joëlle Paré-Beaulieu, ont chacun leur chance de briller. « On est chanceux d’avoir une telle distribution! Ce sont tous des gens avec qui on avait envie de travailler cette année. Henri Chassé, c’est une histoire d’amour avec lui et c’est lui qui m’a permis de faire ce métier-là. Stéphane Jacques est selon moi un des meilleurs acteurs de sa génération. Marc St-Martin est versatile et peut tout faire! Cela faisait longtemps que je voulais travailler avec France Parent : c’est une actrice qui a le sens du comique comme personne d’autre. Et Joëlle Paré-Beaulieu est une championne de l’improvisation au talent immense. On s’est vraiment gâtés », insiste Michel Charette.

Les comédiens aussi se sont gâtés pendant la création de la pièce. En plus de Jean-Guy, un des personnages interprétés par Marc St-Martin est atteint, à sa demande, du syndrome de la Tourette, avec son lot de grossièretés criées impulsivement tout au long de la pièce. « Marc est aussi un excellent imitateur et fait des imitations que les gens vont facilement reconnaître. » Les autres acteurs ne sont pas en reste et ont tous des moments aussi comiques que mémorables au fil de la pièce. Mentionnons la surprenante première apparition de Gustave (Stéphane Jacques) ou encore chaque présence de Claudette (Henri Chassé).

Chaque membre de la distribution a droit à ses moments où il brille et vole la vedette. On doit à Stéphane Jacques quelques moments particulièrement mémorables, notamment lors de sa première apparition en Gustave!
Photo François Larivière | L’Œil Régional ©

« Notre but en créant À l’institut, c’est d’offrir un spectacle de qualité, un bon divertissement où les gens vont rire et être touchés. On a travaillé fort, et la réponse est super bonne ». Un bonheur partagé par la productrice du spectacle, Valérie Bourgeois. « Il y a une belle chimie avec François Chénier et Michel Charette et ils ont créé une pièce légère, très divertissante avec beaucoup de moments comiques. Et le public répond très bien à cette proposition! »

La pièce À l’institut est présentée tout l’été au Théâtre des Hirondelles de Saint-Mathieu-de-Belœil.

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