On prévoit la création d’un pôle sportif moderne en reconfigurant plusieurs infrastructures : un nouvel aréna à deux glaces de 500 places près de la Polybel, le déplacement de terrains de baseball et de soccer, l’ajout de terrains de pickleball, de basketball et d’un parc intergénérationnel, ainsi que la possible conversion de l’aréna actuel en gymnase multifonctionnel. Des sentiers, du verdissement, un nouveau chalet sanitaire et un stationnement partagé sont aussi au programme. Même si le plan semble complété, la Ville affirme que rien n’est encore définitif et invite les citoyens à s’exprimer d’ici le 29 juin.
On a beaucoup parlé du voyage à Copenhague des élus et de la dépense d’environ 80 000 $ qui l’a accompagnée, notamment pour le tournage d’une vidéo promotionnelle au coût de 22 000 $. Mais ce n’est rien comparé aux montants qui vont être nécessaires pour le nouveau pôle sportif. En 2023, j’avais condamné le manque de communication de la Ville et sa gymnastique comptable pour nous dire que le compte de taxes des citoyens n’allait pas vraiment augmenter, alors qu’on venait du même coup d’adopter une réserve spéciale de 20 M$, sous forme d’une nouvelle taxe, pour financer ce projet d’infrastructure.
Toutefois, je n’ai jamais été contre le projet en soi. Il serait difficile de l’être.
Bien sûr, sur les réseaux sociaux, on voit déjà les plaintes habituelles : ça va coûter cher, faudrait réparer les rues à la place, je ne veux pas payer des taxes pour du soccer, etc. Les classiques. Mais les Belœillois n’ont pas le choix de regarder plus loin que les simples montants qui vont être investis dans ces infrastructures. Il faut comprendre que Belœil est à un tournant.
Rappelons juste que la Communauté métropolitaine de Montréal vient de déposer son prochain PMAD (Plan métropolitain d’aménagement et de développement) pour les années 2026-2046. Je sais, c’est bureaucratique et ça semble loin du plancher des vaches. Mais ça reste le grand plan qui nous dit comment la région de Montréal doit se développer, où on va construire, comment on va se déplacer et comment on protègera l’environnement dans tout ça. Et Belœil, comme les villes voisines, devra, d’ici 2046, concentrer la majorité de ses nouveaux logements – au moins 70 % – dans des secteurs desservis par le transport collectif, intégrer du logement social et densifier sa construction résidentielle.
Ça nous rappelle du même coup qu’avec l’arrivée d’un quartier complet au nord de la ville et de la densification visée du secteur du Mail Montenach, on va bientôt se retrouver avec 15 000 nouveaux résidents qui vont se greffer à la petite ville de 25 000 habitants, et ce, dans des bâtiments de plus en plus hauts. C’est énorme. Et il y en a probablement une couple là-dedans qui vont vouloir jouer au soccer ou au pickleball.
Les élus, et l’administration municipale, n’ont pas le choix de faire preuve d’ambition et d’audace. Belœil est à un tournant. C’est donc très important que les résidents en prennent toute la mesure et suivent ce qui se passe, surtout les voisins de ce secteur névralgique que deviendra le parc Lorne-Worsley.
Sur ce, bonne Saint-Jean!