Le projet d’aménagement ne sort pas de nulle part, assure la Ville : il fait suite à la première table de quartier, tenue en 2022, qui proposait un atelier sur l’aménagement du parc Rolland-Comtois, où il n’y a actuellement rien d’autre que des arbres. « Les éléments qui sont ressortis concernaient principalement le fait que les participants souhaitaient un parc davantage destiné à une clientèle multigénérationnelle, avec notamment du mobilier pour adulte », souligne la porte-parole Émélie Trinque. Elle note aussi la proximité du jardin Alphonse-Jeannotte et son aménagement « presque exclusivement dédié aux enfants (jeux d’eau, module de jeux, espace libre pour jouer, etc.) ».
C’est dans cet esprit que la Ville propose un « aménagement nature » à cet endroit. « Notamment, l’aménagement prévoit du mobilier urbain (chaises longues, balançoire berçante, etc.), de nombreuses plantations d’arbres et arbustes, la création de noues végétalisées afin de favoriser l’absorption des eaux de pluie, l’installation de nichoirs et mangeoires pour les oiseaux, etc. Un module de jeux pour enfants en bois est également prévu dans le projet », poursuit Mme Trinque.
Cette proposition n’a toutefois pas fait l’unanimité et une pétition a vite été lancée pour demander de ne pas aller de l’avant avec ce projet. « Aucune consultation publique n’a été réalisée en amont pour s’assurer de l’acceptabilité sociale [du projet] au sein du quartier. Un projet au coût de 450 000 $. D’ailleurs, plusieurs résidents n’étaient pas au courant et n’ont jamais eu vent de l’aménagement d’envergure. Consulter les résidents autour et s’assurer de transmettre l’information à tous aurait permis de constater les réels besoins », peut-on lire dans la pétition signée par une quarantaine de personnes au moment d’écrire ces lignes. Le texte de la pétition lancée par Kim Cournoyer-Dupuis soutient que ce sont des enfants qui utilisent majoritairement le parc Rolland-Comtois, notamment pour pratiquer différents sports, et que les aménagements projetés pourraient devenir des « sources de danger pour les plus petits » et que les jeunes seront obligés de retourner jouer dans les rues à la place. Les signataires craignent aussi une hausse de l’affluence de voitures dans le secteur.
« Il y a déjà un sentier dans le boisé, tout près, dans les Bourgs pour les marcheurs ainsi qu’une piste cyclable à proximité. Aillez bonne conscience pour les enfants et familles qui profitent pour vrai de cet espace et gardez l’argent pour autre chose », conclut la pétition. L’ŒIL n’a pas encore été en mesure de parler à l’instigatrice de la pétition avant de mettre sous presse.
Du côté de la Ville, Émélie Trinque rappelle que « les commentaires émis lors de la soirée [de la table de quartier] ont été notés et certaines suggestions émises par les participants sont en analyse ». Le projet, dont les détails n’ont pas encore été présentés à l’ensemble de la population, sera discuté au sein du conseil municipal au cours des prochaines semaines et devrait aussi être abordé au cours des prochaines séances publiques.
