Originaire de Saint-Antoine-sur-Richelieu, Émilie-Jade Fredette travaille à la Société québécoise des infrastructures. Elle souhaitait utiliser ses compétences pour réaliser sa vision de l’immobilier dans une municipalité qui lui tient à cœur.
Les municipalités rurales connaissent une décroissance démographique en plus d’observer un vieillissement de la population. L’offre de logements est limitée à Saint-Antoine, analyse-t-elle. Après avoir visité des options de bâtiments à rénover, elle opte, avec son conjoint, pour en construire un.
« Je voyais les avantages et les désavantages des bâtiments. On trouvait que les bâtiments avaient été laissés à eux-mêmes. J’étais un peu découragée. Je voulais utiliser des pratiques de construction et des matériaux de développement durable. J’ai décidé de construire de quoi à mon âge que je vais garder toute ma vie active », affirme Mme Fredette.
Le bâtiment aurait été adaptable pour les personnes à mobilité réduite. Elle visait une clientèle de personnes âgées, de personnes séparées ou de jeunes qui souhaitent rester dans le coin, mais qui n’ont pas les moyens d’acheter une propriété.
Des craintes
La promotrice a présenté le projet à trois reprises en séance du conseil municipal. Selon cette dernière, les principales craintes des citoyens concernaient la circulation, une dévalorisation des maisons, une mauvaise intégration architecturale et des locataires nuisibles. Mme Fredette assure que ces craintes n’étaient pas fondées.
« On a les mêmes enjeux. En tant que propriétaire, moi aussi je veux du bon monde. Je ne crois pas que leur maison aurait perdu de la valeur. C’est probablement même l’inverse. C’est mon bâtiment qui aurait été influencé par l’âge des maisons autour. […] Je ne suis pas prête à dire que les logements c’est seulement en ville, mais pas en campagne. Présentement, il manque quelque chose », croit-elle.
Le projet avait été présenté en projet particulier de construction, de modification ou d’occupation d’un immeuble (PPCMOI), soumis au processus d’approbation référendaire. Le registre a été signé par 31 résidents alors qu’il nécessitait 22 signatures pour demander la tenue d’un référendum. Les élus ont choisi, à l’unanimité, d’annuler la résolution.
Après avoir investi près de 10 000 $ en plan d’architecte, Mme Fredette rêve de réaliser son projet sur un autre terrain. « Je ne veux plus porter seule le projet. Jamais je ne pensais que ça ferait ça. Je ne trouve pas que c’est un projet gênant. […] On n’est pas fermé à modifier les plans, mais si on doit les modifier, c’est pour aller de l’avant. »