Les deux architectes, collaborateurs de longue date, ont notamment travaillé ensemble sur le projet de Lab-École. Belœil les a mandatés pour arriver à créer un « quartier du 21e siècle » dans le dernier secteur qui reste à développer sur son territoire. Ils ont présenté le 16 novembre le fruit de leur réflexion.
D’entrée de jeu, la mairesse de Belœil, Nadine Viau, a insisté pour rappeler que « rien n’est encore décidé » dans ce dossier qui n’en est qu’à ses premiers balbutiements. Le tandem d’architectes a tout de même présenté deux propositions relativement étoffées pour montrer les directions que pourrait prendre ce développement immobilier. Pour Pierre Thibault, ce développement doit créer de la « densité heureuse », soit un quartier où l’expérience piétonne, la mobilité durable, la proximité des services et la présence d’espaces verts feraient partie intégrante du projet. Les deux propositions ont en commun de créer des rues partagées – où les automobilistes ne sont plus rois –, des stationnements souterrains et des « îlots » de copropriétés avec une cour commune au centre favorisant le bon voisinage. On mise aussi sur un « brassage multigénérationnel » dans ce nouveau quartier.
Une école
La première proposition lie le « cœur » du quartier à une nouvelle école, qui serait séparée de l’actuelle école au Cœur-des-Monts par un boisé. Une place publique se trouverait aussi au cœur du quartier. Le nouveau quartier serait doté de parcs en quinconce. La deuxième idée laisserait un canal traverser le quartier, longé d’un espace vert. On y propose également une « promenade contemplative le long des champs ». Dans ce scénario, l’école pourrait être à proximité du canal. La Ville confirme que l’école en question dans les deux scénarios est la même qui a reçu le feu vert du ministère de l’Éducation, mais qui est toujours dans l’attente d’un terrain. Officiellement, son ouverture est toujours prévue pour l’automne 2024, mais il semble peu probable que l’échéancier soit toujours réalisable.
Les citoyens présents ont semblé apprécier les deux idées et certains ont fait connaître leur intérêt de voir les deux concepts être fusionnés pour à la fois garder un boisé liant les deux écoles et créer un canal traversant le quartier. Une demande que les architectes promettent de prendre en considération dans les prochaines étapes de leurs travaux.
Inquiétudes
Selon les informations disponibles, cela pourrait prendre de 15 à 20 ans pour que ce nouveau développement soit terminé, accueillant au bas mot 8000 nouveaux résidents, mais les premiers résidents pourraient possiblement s’y établir dans un horizon de 5 ans. Les personnes présentes à la soirée ont notamment soulevé des questions quant à la circulation, mais Pierre Thibault croit que le télétravail est là pour rester et que la proximité des commerces et la sécurité des zones piétonnes contribueront à limiter le besoin de prendre son auto pour chaque déplacement.
S’ils ne se sont pas manifestés pendant la rencontre, certains promoteurs ont aussi soulevé quelques « bémols » qu’ils souhaitent partager à la Ville quant à ce qui a été discuté le 16 novembre. C’est le cas du Groupe immobilier Potvin, qui confirme avoir demandé une rencontre avec les élus de Belœil et le Service de l’urbanisme pour faire part de ses préoccupations, sans en préciser la nature.
La présentation de Pierre Thibault et de Jérôme Lapierre a été filmée et doit être rendue disponible sur la plateforme internet jeparticipe.beloeil.ca, bien qu’elle ne l’était pas encore au moment de mettre sous presse. Un sondage doit aussi être mis en ligne pour permettre aux citoyens de donner leur avis sur les premiers balbutiements du projet. « Notre souhait est que les gens soient fiers de ce quartier », réitère la mairesse Viau, rappelant que le projet en est toujours « au début de l’entonnoir » et que la rétroaction des citoyens aura un véritable impact sur la suite des choses.
Selon la Ville, une prochaine rencontre est prévue avec l’équipe de Pierre Thibault pour mettre à jour les concepts à la suite des commentaires reçus par les citoyens. Ensuite, la Ville devra établir les meilleurs outils urbanistes pour mettre en place l’ambitieux projet.