Avec J’avais une ombre, Andréane Frenette-Vallières traite de différentes identités de soi et de moments de solitude en explorant différents « tableaux », des univers ouvertement inspirés des lieux où elle a vécu. Le mont Saint-Hilaire est par ailleurs représenté à travers deux chapitres sous le nom fictif du « mont Pivoine », une forme de pudeur de la part de l’autrice voulant que les résidents de la région reconnaissent le lieu, tout en permettant aux lecteurs de partout d’aussi se l’approprier. Les autres lieux qui ont servi d’inspiration sont plusieurs autres régions du Québec comme Charlevoix ou la Côte-Nord, et même un peu la Suède où elle a vécu un moment. Elle reconnaît que certains textes font référence à une forme de « deuil » de Natashquan, cette petite municipalité de la Côte-Nord où elle aurait voulu s’enraciner de façon permanente.
« Le recueil en général parle d’un deuil d’un monde qui n’est plus le même », estime Andréane Frenette-Vallières, sentant une sorte de fracture, particulièrement depuis la pandémie. Malgré les propos sombres de plusieurs poèmes, elle cherche toujours à « créer du sens et à se rapporter au vivant », souvent sous forme d’une petite lueur. « Même la solitude peut servir à entrer en contact avec les autres, paradoxalement », souligne l’Hilairemontaise, considérant cette sortie comme un « livre d’ombre et de lumière », où la noirceur n’est pas toujours négative. Et, comme par le passé, la nature occupe une place importante dans son écriture.
Elle précise par ailleurs que les thèmes se sont imposés d’eux-mêmes, alors qu’elle ne s’était donné aucune ligne directrice avant de réaliser que certains thèmes revenaient souvent naturellement. « Je n’aurais jamais pu deviner que j’allais écrire ce livre », confirme celle qui voit J’avais une ombre comme son livre « le plus près de l’enfance ».
Besoin de poésie
Andréane Frenette-Vallières sent que son nouveau livre était plus attendu que les précédents, possiblement grâce à la visibilité qu’elle a eue avec son précédent. « Je sens que les gens sont prêts à entendre parler de poésie. Ils sont plus intéressés et moins effrayés par ce médium. […] De plus en plus de gens sentent qu’ils ont besoin de poésie pour se sortir du marasme ambiant et d’être honnêtes avec eux-mêmes. » Les ateliers de poésie qu’elle donne à l’Université Laval et les invitations à différentes activités dans la région de Montréal entourant son écriture tendent à confirmer un certain appétit pour la poésie. Elle espère par ailleurs que plusieurs lecteurs curieux voudront découvrir sa plume à travers J’avais une ombre, prenant selon elle la forme d’un recueil narratif racontant une histoire poétique.
Le recueil J’avais une ombre est paru le 7 octobre dernier aux éditions Le Noroît.







