Lui-même propriétaire de deux ruches dans sa cour située sur la rue Chanoine-Pepin, M. Tellier devait servir de cobaye pour un éventuel projet pilote à Belœil, mais deux de ses voisins se sont opposés au projet.
En octobre dernier, L’Œil Régional rapportait l’histoire de M. Tellier, un jeune retraité qui tentait de faire adoucir la règlementation municipale pour pratiquer l’apiculture urbaine sur le territoire de la ville. En 2017, l’homme avait installé deux ruches dans sa cour, mais à la suite d’une plainte d’un voisin, l’homme avait reçu un avis d’infraction de la Ville en juillet 2019 qui le sommait de défaire ses installations avant novembre 2019, en vertu d’une infraction au règlement de zonage.
Avant de défaire son rucher, M. Tellier a convié la mairesse Diane Lavoie et le conseiller municipal Pierre Verret à le rencontrer afin de les convaincre de tolérer ses abeilles. Les élus ont convenu, oralement, de permettre à M. Tellier de garder ses ruches encore un an, sous la forme d’un projet pilote, si ce dernier réussissait à obtenir l’acceptabilité sociale du voisinage.
Même s’il a obtenu plusieurs signatures de la part de ses voisins, M. Tellier a toutefois échoué à rallier deux d’entre eux. Le 7 janvier dernier, la Ville informait donc M. Tellier de l’échec du projet.
Toutefois, si M. Tellier trouve rapidement un autre apiculteur intéressé, un projet pilote pourrait encore voir le jour sur un autre terrain, ce que confirme Pierre Verret. Mais il en revient à M. Tellier de réaliser les démarches pour trouver une personne prête à s’exposer, car si des apiculteurs possèdent actuellement des ruches sur le territoire urbain de la ville, ils le font en dehors de la règlementation. Toutefois, tant que des citoyens ne se plaignent pas, la Ville ne « jouera pas à la police » pour les trouver.
Cette option pourrait permettre à M. Tellier de garder son rucher pendant la période d’essai du projet, même si le projet n’a pas lieu sur son terrain. Mais à défaut de trouver un apiculteur intéressé, M. Tellier devra déplacer son rucher puisqu’il s’expose à des contraventions. M. Verret souligne qu’il s’agit d’une entente verbale et qu’aucune échéance n’a été décidée concrètement pour le moment, mais que les élus sont favorables à cette idée.
Candidats potentiels?
Selon Marie-Ève Lussier, directrice des ressources humaines chez Propolis-Etc, une entreprise spécialisée en apiculture, il est clair que d’autres apiculteurs possèdent des ruches à Belœil. Un petit coup d’œil rapide à sa liste de clients permet de répertorier au moins une vingtaine de clients à Belœil, et ils ne résident probablement pas tous en milieu agricole, là où l’apiculture est acceptée. « Sur la Rive-Sud, j’ai des clients à Belœil, Mont-Saint-Hilaire, Longueuil, Greenfield Park, etc. J’en ai en milieu urbain; c’est quelque chose qui est devenu populaire dans les dernières années. »
Selon elle, en raison de l’absence de pesticide, le milieu urbain peut être très propice pour les abeilles, dans certaines conditions, comme en évitant la surpopulation d’abeilles, par exemple.
Mme Lussier invite d’ailleurs Belœil à s’inspirer de la Ville de Gatineau, qui a été précurseuse en matière de légalisation des ruches en milieu urbain.
Elle invite aussi les apiculteurs vivant à Belœil à se manifester auprès de Claude Tellier. « Un rassemblement des apiculteurs pourrait faire bouger les choses », pense-t-elle.