Au moment d’accorder cette entrevue à L’ŒIL, le 14 juillet dernier, la famille venait de s’installer à Durban, en Afrique du Sud. Arrivée en sol africain le 28 juin à Johannesburg, la famille a dû attendre après son véhicule jusqu’au 19 juillet, transporté par bateau, pour continuer son périple. Le Dodge Caravan, fatigué par les kilomètres dans différents voyages, n’était plus en mesure d’assurer un transport sécuritaire à la famille qui, cette fois, s’est lancée dans la modification d’un Dodge Ram Promaster, de type fourgon utilisé par les entrepreneurs. Équipé de panneaux solaires (550 watts), d’un poêle à induction, de lits, d’une table, de beaucoup de rangement, d’une mini-terrasse sur le toit et même d’une mini salle d’eau, le véhicule permet à la famille d’être complètement autonome.
« Le véhicule, c’est le gros morceau de la préparation », explique le père de famille. Sur son compte YouTube, M. Gallant a d’ailleurs publié une vidéo où il explique toutes les modifications apportées au véhicule.
La deuxième étape est la préparation de l’itinéraire. La famille quittera l’Afrique du Sud pour se rendre ensuite en Namibie, au Botswana, en Zambie, en Tanzanie, au Kenya, au Malawi et au Zimbabwe. « Ce sont les pays les plus sécuritaires », souligne Eve Charron, pour justifier le choix de ces pays. Certains pays de l’Afrique sont en guerre, d’autres ont échappé au contrôle du gouvernement et la criminalité est importante. « Les pays demandent tous des visas différents; il faut trouver les bons documents, c’est beaucoup de préparation. »
Dépaysement
En attendant le véhicule, la vie en Afrique ressemble à celle en Amérique, explique la famille qui réside pour le moment dans un logement loué via Airbnb.
Sauf sur la route, où les villages montrent la grande pauvreté présente en Afrique. La famille a aussi constaté le clivage racial entre les Blancs, plus riches, et les Noirs, qui vivent dans la pauvreté.
Jean-François Gallant se dit aussi marqué par la crise énergétique qui sévit en Afrique du Sud, ce qui force le gouvernement à faire du délestage et à planifier des coupures de courant. « Toute forme de ressource est assez précieuse (eau , électricité). En Amérique, on en consomme à outrance! »
« Dès que la van arrive, on part vers la Namibie, explique Eve. Nous allons voir le plus vieux désert au monde, voir des villages abandonnés où les maisons sont recouvertes de sable. »
Les voyageurs souhaitent aussi visiter une communauté massaï, un peuple indigène semi-nomade vivant en Tanzanie et au Kenya. « On ne peut pas y aller sans guide, ajoute Mme Charron. C’est un peuple qui élève des chèvres de façon traditionnelle et qui refuse la technologie. » C’est là que la famille pense être la plus dépaysée.
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Style de vie
Au retour de l’Afrique, en janvier prochain, si tout va bien, la famille aura en tout visité 22 pays et toutes les provinces du Canada.
Le premier voyage en Amérique du Sud a été une super belle expérience, avec seulement quelques pépins techniques. L’école sur la route s’est aussi bien faite et le retour en classes s’est fait naturellement.
« Ce premier voyage a été le déclencheur de notre nouveau mode de vie, affirme Mme Charron. C’est comme ça qu’on va voyager maintenant. »
Ce genre de voyage coûte cher et demande donc énormément de sacrifices et de compromis, comme de vivre entassés dans une caravane pendant de nombreux mois. « Il faut donc se concentrer sur ça, mettre notre argent de côté, se priver de sorties. Nous élevons nos propres cochons et nos poules pour la nourriture. Mais c’est une question de volonté. Oui, je fais un bon salaire, mais je pense qu’on peut voyager selon ses moyens », pense le père de famille.
Bien sûr, le retour à la vie « normale » après un voyage de six mois vient avec sa part de blues. C’est pour ça, en partie, que le couple espère vivre de cette façon une fois que les enfants auront quitté le nid familial. « Dans quelques années, on prévoit prendre notre préretraite dans la van, de quitter la maison. Les voyages ont confirmé qu’on adorait ce mode de vie », conclut la mère.
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