Au centre du bistrot, un cellier abrite les bouteilles les plus couramment vendues. Pour voir le reste de la collection du Rive-Gauche, il faut s’aventurer au sous-sol, où un long corridor décoré de morceaux de bois issus de caisses de vin vous mène à la fierté du directeur restauration et sommelier-conseil, Ian Purtell. Il faut dire que la gestion de la cave à vin occupe près de 80% de son temps.
«Quand les gens visitent la cave, le menton leur tombe à terre», lance-t-il.
La collection du Coureur des Bois comprend de véritables bijoux, dont deux gros formats de Petrus, à 45 000$ et 60 000$. Derrière une porte dérobée, dans un nouvel agrandissement, se trouvent les bouteilles les plus dispendieuses de la collection. L’établissement a d’ailleurs réussi à se procurer des bouteilles de la collection de Champlain Charest, qui possédait la plus grande cave à vin du Québec avant la fermeture de son restaurant en novembre. Le restaurant de Belœil a cependant tenu à rendre honneur à son travail, en construisant une table dans la cave abritant les grands formats récupérés de sa collection.
«Nous avons voulu faire un clin d’œil à Champlain et un certain respect au travail qu’il a fait. Ce sont des produits assez rares, difficiles à trouver», explique-t-il.
Passion
Le vin est une véritable passion pour le propriétaire de l’établissement, Mathieu Duguay. C’est de cette passion qu’est née, il y a 18 mois la cave à vin du Coureur des bois, faisant passer l’inventaire de l’endroit de 325 000$ à 1,7 M$. C’est sans compter tout l’investissement nécessaire à la construction de l’endroit.
Malgré l’impressionnant inventaire, l’amour du vin reste au centre de la philosophie du propriétaire. C’est pour cette raison que l’hôtel a choisi de peu rentabiliser les bouteilles à plus de 125$.
«Nous avons une grosse valeur sous les pieds et nous le savons, mais ce que nous voulons faire, en toute humilité, c’est vendre du vin et transmettre notre passion. C’est quelque chose qui est important pour nous», explique Marie-Josée Denis, directrice générale du Rive-Gauche.
Vers la renommée
La cave à vin du Rive-Gauche a d’ailleurs reçu un «Best Award of Excellence» du magazine américain Wine Spectator, un honneur que se partagent un peu moins de 900 restaurants dans le monde, dont une dizaine au Québec. C’est toutefois l’honneur suprême qu’à peine 74 établissements dans le monde détiennent (dont trois au Canada), le «Grand Award», que vise le Coureur des Bois.
«Champlain Charest a attiré les gens à Sainte-Marguerite-du-lac-Masson dans les Laurentides. Avant, Sainte-Marguerite, personne ne connaissait ça. Nous faisons le même pari avec Belœil. On dit que les gens vont se déplacer pour le côté gastronomique et vignoble», lance M. Purtell.
La SAQ aide d’ailleurs le restaurant à parfaire sa collection. «La SAQ connaît très bien notre but. Elle sait que nous voulons le «Grand Award» et nous aide énormément.»
Technolgique
Au Coureur des Bois, c’est un iPad qui fait office de carte des vins. Le restaurant garde aussi un inventaire virtuel de sa collection, qui lui permet de localiser toutes ses bouteilles et de connaître leur cépage, la plage optimale de dégustation et même leur cote en bourse. Le système est également relié à la Société des Alcools du Québec (SAQ). Selon M. Purtell c’est le seul établissement de restauration au Québec à posséder un tel système.
L’établissement est également équipé de machines Enomatic qui permettent de conserver le vin quelque temps une fois ouvert, et d’un système similaire pour le champagne.