C’est la pandémie de COVID-19 qui a ouvert la porte vers sa nouvelle occupation. En effet, les mesures de confinement ont forcé l’arrêt des différentes ligues sportives pendant plusieurs mois et le Charlerivain s’est retrouvé sans casque ou masque à peindre. « J’appelais les clients un par un et chacun me disait ignorer leur retour au jeu », se rappelle-t-il.
« Trippeux » de souliers depuis toujours, il a succombé à la tentation de s’inscrire à un cours de confection de souliers. « Au départ, ça n’allait pas bien, car le cours se donnait à New York et il était impossible de se déplacer en raison de la crise sanitaire. Finalement, j’ai eu l’opportunité de le suivre en ligne. Je suis allé acheter une machine à coudre à Montréal. Les gens s’étaient dépêchés pour déposer ça dans mon véhicule alors que tout le monde avait peur d’attraper le virus. »
Un passe-temps d’abord
David Leroux ne croyait pas sincèrement qu’il vivrait de la confection de souliers, un item qu’il vend à un prix minimum d’environ 2000 $. « J’achète des Nike, je les défais pour les recréer complètement. Je ne garde que la semelle du soulier original. Ça revient cher et je n’ai pas vraiment personne dans mon cercle d’amis ou de connaissances qui peut m’encourager en m’achetant une paire de souliers à fort prix. Mes souliers n’améliorent pas la performance, c’est pour le look uniquement. »
Il a commencé à vendre des souliers au rappeur FouKi, à l’humoriste Mariana Mazza et à l’ancien propriétaire du Beachclub Olivier Primeau. « Il y a eu un effet boule de neige par la suite et les gens ont entendu parler et vu mes créations. J’ai maintenant comme clients, notamment les joueurs de l’équipe de baseball professionnelle des Rangers du Texas. »
Un hommage à ses fils
Il a nommé son entreprise Ravi Design en hommage à ses deux garçons, Raphaël et Victor. « C’est une façon pour moi de les impliquer là-dedans, même s’ils ne partagent pas toujours les mêmes goûts que leur père. De plus, je souhaite que tout le monde soit ravi de leurs souliers. »
Il a toujours été un amant des jeux de mots pour nommer ses compagnies. Celui de l’entreprise de design de masques de hockey, Diel Air Brush, est la prononciation anglophone de ses initiales (DL).
Se mettre à l’avant-plan
David Leroux, avec l’aide de Vincent Média, de Belœil, propose des capsules vidéo sur les médias sociaux pour promouvoir ses créations et raconter des anecdotes, un concept qui porte fruit. Mais, au départ, il n’apparaissait pas devant la caméra. « Je ne suis pas habitué d’être à l’avant-scène. Les gens voyaient mes souliers, mais n’avaient pas conscience de qui j’étais et de ce que ça représentait comme travail. En me voyant, ils pouvaient m’associer à mes créations. »
Pour voir les œuvres de David Leroux sur les réseaux sociaux : @iam_ravidesign (Instagram) et @iamravidesign (TikTok).
En nomination pour deux prix
David Leroux était nominé au gala Mmode dans la catégorie rayonnement international de la créativité québécoise ainsi que finaliste dans la catégorie coup de cœur du public. Les gagnants ont été dévoilés le 3 décembre et l’entrepreneur a profité de l’occasion pour faire une capsule vidéo pour annoncer le verdict. Sous le couvert de l’humour, avec un trophée en main, il a annoncé à ses auditeurs qu’il n’avait rien gagné à ce gala. En effet, le trophée qu’il avait en sa possession était une mention reçue par la Municipalité de Saint-Charles-sur-Richelieu en 2014!
Les masques en veilleuses
David Leroux ne fait quasiment plus de design de casques ou de masques. « C’est plus exigeant de faire ça que les souliers. J’en fais quelques-uns pour ceux qui insistent pour en avoir. »
Les talents de David Leroux ont été découverts par un vaste public à l’occasion des Jeux olympiques d’hiver de Sotchi en 2014. Il avait créé des masques pour Geneviève Lacasse du Canada et l’ancien cerbère du Canadien Jaroslav Halak, qui représentait alors la Slovaquie. Aux jeux suivants, à PyeongChang, il avait peint le masque du gardien de but du Canadien Kevin Poulin ainsi que le casque d’un membre de l’équipe canadienne de patinage de vitesse sur courte piste.